Ce mardi 13 mai, l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron n’a pas apaisé le climat politique. Au lendemain de son passage sur TF1, les critiques ont afflué de l’ensemble de l’échiquier politique, révélant une fracture persistante entre l’exécutif et ses opposants.
Ni inflexion programmatique, ni mesure marquante : le chef de l’État a livré, selon ses adversaires, une allocution trop générale, loin des attentes concrètes. À gauche comme à droite, on lui reproche un exercice solitaire du pouvoir, déconnecté des aspirations populaires et marqué par l’absence de décisions structurantes, notamment sur l’organisation d’une consultation électorale directe.
L’ancien président François Hollande, intervenant en tant qu’observateur politique, a souligné l’ambiguïté d’un chef d’État semblant cumuler les rôles, tout en étant privé de leviers réels en l’absence d’une majorité stable. Le Parti socialiste, tout comme les écologistes, ont pointé une absence d’ambition sur les grandes transformations sociales et environnementales. Les Verts, en particulier, ont déploré le traitement marginal de l’enjeu climatique dans les échanges.
Du côté des Républicains, le constat est tout aussi sévère : le président est jugé inefficace sur les questions de sécurité et de maîtrise des flux migratoires, avec un rejet perçu comme dogmatique de tout recours aux urnes sur ces sujets sensibles. Le Rassemblement national, lui, parle d’un président replié, déniant sa responsabilité sur les dossiers industriels ou pénitentiaires.
Enfin, même au sein de l’exécutif, les prises de parole n’ont pas véritablement volé à son secours. Les membres du gouvernement sollicités ont peiné à réorienter le récit, évoquant surtout un format peu adapté à une démonstration de vision stratégique.
Ce moment d’exposition médiatique, long et dense, semble avoir davantage révélé les limites de l’exercice que clarifié la trajectoire des deux années à venir.