La contestation judiciaire des opposants à la ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax a connu un revers.
Le tribunal administratif de Bordeaux a tranché ce jeudi 10 avril : le référé-suspension visant à bloquer les premiers aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux est rejeté.
Ce recours, introduit par quatre associations environnementales, visait l’autorisation environnementale préalable au lancement du chantier. Les requérants pointaient notamment un risque de fragmentation des milieux naturels, en particulier pour des espèces protégées comme le vison d’Europe. Ils mettaient également en cause la cohérence du projet, en soulignant des incertitudes sur la fréquentation attendue des gares.
Mais les juges n’ont pas retenu l’urgence d’une suspension, estimant que les éléments avancés ne suffisaient pas à interrompre les travaux dans l’immédiat.
Le chantier des AFSB, préambule concret au futur tronçon à grande vitesse, doit officiellement débuter à la mi-avril. Un calendrier que SNCF Réseau entend maintenir, en insistant sur les conséquences financières d’un éventuel décalage : selon le gestionnaire d’infrastructure, chaque mois de retard pourrait engendrer des dizaines de millions d’euros de surcoût, et repousser d’autant la mise en service.
Pour autant, la partie n’est pas terminée. D’autres procédures sont encore en cours, notamment une action en annulation de la déclaration d’utilité publique prorogée en 2022. Ce contentieux, plus lourd, pourrait peser davantage s’il venait à être jugé favorablement dans les prochains mois.
Le projet de LGV Sud-Ouest, porté par l’État et plusieurs collectivités territoriales, affiche un coût total de 14 milliards d’euros. Il vise à relier Paris à Toulouse en un peu plus de trois heures d’ici 2032. Les défenseurs du projet y voient un levier de décarbonation et d’aménagement du territoire. Ses détracteurs, eux, dénoncent un gaspillage financier et un saccage environnemental, préférant une modernisation du réseau existant à une nouvelle infrastructure.