Municipales 2026 à Bordeaux : l’union de la droite et du centre en échec, une aubaine pour Pierre Hurmic ?
Crédit : Pierre Hurmic

Bordeaux s’apprête à vivre une élection municipale sous haute tension.

Alors que la droite et le centre tentent de s’organiser face au maire écologiste Pierre Hurmic, la multiplication des candidatures semble plutôt révéler une désunion profonde. Chacun appelle au rassemblement, mais personne ne semble en mesure d’en poser les fondations. À plusieurs mois du scrutin, cette situation pourrait bien jouer en faveur de l’actuel maire de Bordeaux.

L’annonce de la candidature de Nathalie Delattre, actuelle ministre du Tourisme et figure du centre droit, est venue bousculer la dynamique bordelaise. Se réclamant héritière de l’ère Juppé, elle ambitionne de réunir sous sa bannière les différentes sensibilités de la droite et du centre. Mais cette déclaration intervient dans un contexte où d’autres personnalités du même camp ont déjà pris position. Pierre de Gaétan Njikam, ancien adjoint d’Alain Juppé, a lui aussi officialisé sa candidature, venant ainsi complexifier encore un peu plus l’équation.

Au sein de la majorité présidentielle, l’ancien candidat Thomas Cazenave, aujourd’hui ministre délégué aux Comptes publics, pourrait lui aussi peser dans la bataille. Bien qu’il n’ait pas encore annoncé sa décision, sa position reste un élément clé dans les tractations en cours.

Le problème central réside dans l’incapacité de ces différents acteurs à établir une stratégie commune. Chacun s’affiche comme le pivot de l’union, mais aucun ne semble en mesure d’incarner un rassemblement capable de rivaliser avec Pierre Hurmic.

L’union, un mantra incantatoire ?

Depuis la défaite de Nicolas Florian en 2020, la droite et le centre n’ont toujours pas trouvé de ligne claire. Le spectre de la division qui avait coûté la mairie aux juppéistes plane toujours. La tentative d’alliance entre Florian et Cazenave avait alors été trop tardive pour faire barrage aux écologistes.

Cette fois encore, les protagonistes peinent à s’entendre. Si tous prônent une candidature unique, aucun ne semble prêt à céder sa place. Or, l’expérience récente a prouvé que Bordeaux ne se gagne pas sans une coordination efficace des forces de droite et du centre.

De son côté, Pierre Hurmic aborde cette séquence avec un calme apparent. Maire depuis 2020, il bénéficie d’un bilan contrasté mais solide sur les thématiques environnementales et urbaines, qui demeurent des préoccupations majeures des électeurs bordelais. La dispersion de ses adversaires pourrait lui permettre de renouveler son mandat, d’autant plus que la gauche, bien que parfois critique, semble moins sujette aux tensions internes.

Une droite piégée par ses propres contradictions

L’éclatement des candidatures à droite est révélateur d’un problème plus large : une absence de leadership et de cap clair pour Bordeaux. Alain Juppé, qui avait façonné la ville durant plus de 20 ans, n’a pas désigné de successeur incontesté. Depuis son départ, les figures politiques locales se disputent un héritage dont elles revendiquent chacune une part, sans parvenir à fédérer.

Le risque est grand pour ces forces politiques : faute de s’accorder, elles pourraient une nouvelle fois offrir la victoire à Pierre Hurmic sur un plateau. Pire encore, si plusieurs candidatures persistent jusqu’au premier tour, un second tour sans la droite et le centre pourrait devenir une hypothèse crédible, laissant place à un duel entre l’actuel maire et une gauche plus radicale.

À un an du scrutin, rien n’est encore figé. Des tractations en coulisses auront probablement lieu dans les prochains mois pour tenter d’apaiser les tensions et trouver une candidature unique. Mais à ce stade, l’absence de figure naturelle capable d’imposer une dynamique d’union demeure un handicap majeur.

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