Le tribunal correctionnel de Libourne a examiné, mercredi 5 mars 2025, une affaire qui secoue la petite commune de Saint-Ciers-d’Abzac.
Une femme de 61 ans, employée à la cantine scolaire de l’école primaire, est accusée d’avoir frappé et humilié des élèves de 8 et 9 ans au cours de l’année scolaire 2023-2024. Devant la justice, elle réfute les accusations, évoquant de simples « jeux ».
D’après les témoignages recueillis au cours de l’instruction, plusieurs enfants auraient subi des coups de pied aux fesses, des tapes derrière la tête et même des coups de torchon. Certains parlent également d’insultes répétées et d’humiliations devant leurs camarades. Parmi les quatorze enfants identifiés comme victimes potentielles, neuf se sont portés partie civile.
« Elle m’a tapé derrière la tête parce que je mangeais trop lentement », raconte un élève aux enquêteurs.
Un autre évoque une scène où la prévenue aurait lancé un torchon au visage d’un enfant avant de se moquer de lui devant tout le réfectoire. Les parents, alertés par les récits de leurs enfants, ont rapidement signalé les faits à la direction de l’établissement, qui a saisi l’inspection académique avant que la justice ne prenne le relais.
Une défense qui peine à convaincre
Face aux accusations, l’ex-employée de la cantine nie en bloc.
« Ce sont des jeux, rien de plus ! Je n’ai jamais voulu faire de mal à ces enfants », se défend-elle à la barre.
Elle admet avoir pu utiliser un langage familier, reconnaissant tout au plus un juron lancé « sous l’énervement », mais rejette toute intention malveillante.
Une ligne de défense qui ne convainc pas les parties civiles.
« Comment peut-on qualifier de “jeux” des gestes qui ont fait pleurer et angoisser des enfants ? », interroge l’avocate des familles.
« Ce sont des actes d’intimidation qui ont laissé des traces sur des élèves encore très jeunes. »
Le procureur de la République, Loïs Raschel, a souligné la particulière gravité des faits, insistant sur la responsabilité accrue qui incombe à toute personne exerçant une autorité sur des enfants. Il a également pointé l’absence de remise en question de la prévenue, estimant qu’elle ne mesurait pas l’impact de ses actes. À ce titre, il a requis une peine de douze mois de prison avec sursis, assortie d’une interdiction formelle d’entrer en contact avec les victimes pendant trois ans.