Dans le cadre des travaux de végétalisation entrepris place Renaudel, non loin de l’église Sainte-Croix à Bordeaux, neuf sarcophages en pierre ont été exhumés vers la fin janvier 2025, révélant un site funéraire d’une grande richesse historique.
Ces sépultures, datant de l’époque mérovingienne (Ve-VIIIe siècles), ainsi que plusieurs tombes plus récentes, viennent enrichir les connaissances sur le passé médiéval de la ville.
L’existence d’une zone funéraire dans ce secteur était soupçonnée depuis longtemps par les historiens. Située à proximité de l’ancienne abbaye Sainte-Croix, elle pourrait être le vestige d’un vaste cimetière rattaché à l’établissement religieux. Cependant, jusqu’à cette fouille préventive, aucun élément tangible ne permettait d’en attester l’étendue ni la datation précise.
Les sarcophages retrouvés sont taillés dans un calcaire local et présentent la forme trapézoïdale caractéristique des sépultures mérovingiennes. Certains d’entre eux sont encore scellés, ce qui laisse espérer la conservation de restes humains et d’éventuels artefacts funéraires, permettant ainsi aux archéologues d’en apprendre davantage sur les pratiques mortuaires de l’époque.
Des sépultures traversant les siècles
Au-delà des sarcophages mérovingiens, la fouille a révélé une occupation funéraire continue sur plusieurs siècles. Trois tombes en coffrage, datées des XIe-XIIIe siècles, ainsi que quatre sépultures en pleine terre datant des XVe-XVIIe siècles, ont été identifiées. Ces découvertes témoignent d’une présence humaine persistante et de l’évolution des rites funéraires au fil du temps.
Au total, les archéologues estiment avoir mis au jour les restes d’une vingtaine à une trentaine d’individus. L’étude anthropologique des ossements devrait permettre de mieux comprendre les conditions de vie, les pratiques alimentaires et les éventuelles pathologies qui affectaient ces populations à différentes époques.
Une partie des sarcophages et des restes humains sera analysée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Nouvelle-Aquitaine, qui supervisera les études approfondies sur ces vestiges. L’objectif est de prélever un maximum d’informations avant de procéder à la réinhumation ou à la conservation des éléments les plus significatifs.
Pour sensibiliser le public à l’importance de cette découverte, des visites de chantier seront organisées dès le printemps. Ces événements permettront aux Bordelais de découvrir in situ ces vestiges et d’échanger avec les archéologues sur les méthodes de fouille et les premiers résultats des analyses.