Les habitants du quartier de Capeyron à Mérignac, en Gironde, sont confrontés à un problème récurrent et alarmant : lors de fortes précipitations, les eaux usées débordent des canalisations, inondant rues, jardins et habitations.
Cette situation expose les résidents à des risques sanitaires majeurs et soulève des questions sur l’efficacité des infrastructures locales.
Frédéric Encuentra, résident de l’avenue de la Libération, témoigne de l’ampleur du problème :
« Lors des dernières inondations, nous avons eu jusqu’à 45 centimètres d’eaux usées dans le jardin et 30 centimètres à l’intérieur de la maison. »
Ces eaux contaminées laissent derrière elles des détritus tels que des tampons hygiéniques et des excréments, transformant les espaces de vie en zones insalubres.
L’origine de ces débordements est attribuée à un réseau d’assainissement sous-dimensionné, incapable de gérer l’urbanisation croissante du quartier. Depuis 1999, plus de 300 logements ont été construits sans adaptation adéquate des infrastructures d’évacuation des eaux. Cette expansion urbaine non accompagnée de mises à niveau des réseaux a conduit à une saturation systématique lors des épisodes pluvieux.
Risques sanitaires accrus
Le contact avec les eaux usées expose les habitants à divers agents pathogènes, notamment des bactéries comme Escherichia coli et Salmonella, des virus et des parasites. Nicole Assingue, médecin et résidente de l’avenue de Magudas, souligne :
« Nous risquons la transmission de maladies liées aux bactéries présentes dans les excréments. » Les symptômes peuvent varier de simples irritations cutanées à des infections gastro-intestinales sévères.
Face à cette situation, les autorités locales ont proposé plusieurs solutions, dont la construction d’un bassin de rétention pour un coût estimé à 5 millions d’euros ou le redimensionnement du réseau sur 2 kilomètres, évalué à 10 millions d’euros. Cependant, ces projets tardent à se concrétiser, laissant les habitants dans l’incertitude et la frustration.
En réponse à l’inaction perçue des autorités, les résidents ont formé l’Association des riverains et proches riverains de l’avenue de Magudas (Arpram) pour défendre leurs intérêts et exiger des mesures concrètes. Ils appellent à une modernisation urgente des infrastructures pour mettre fin à ce qu’ils qualifient de « péril fécal » menaçant leur santé et leur qualité de vie.