La commune de Mios (Gironde) tire la sonnette d’alarme. Avec seulement quatre médecins généralistes pour 12 500 habitants, la situation est déjà critique.
Et elle risque de s’aggraver. Trois praticiens partiront bientôt à la retraite sans avoir trouvé de remplaçants. Pour éviter une catastrophe sanitaire, la mairie a lancé une pétition en ligne et une campagne d’affichage locale.
D’après les standards nationaux, une commune de cette taille devrait compter entre huit et dix généralistes. Or, Mios n’en a que quatre, alerte le maire Cédric Pain. L’un d’eux part à la retraite cette année, les deux autres d’ici deux à trois ans.
Si aucun remplaçant n’est trouvé, la situation pourrait devenir intenable : un seul médecin pour 12 500 habitants. Un scénario qui inquiète élus et habitants, déjà confrontés à des délais de consultation allongés.
Une pétition pour interpeller l’État
Face à l’urgence, la mairie a lancé le 4 mars 2025 une pétition en ligne intitulée Unis pour la santé à Mios. L’objectif : obtenir le classement de la commune en zone d’intervention prioritaire (ZIP), un statut qui permettrait d’attirer de nouveaux praticiens grâce à des aides financières.
Pour mobiliser la population, la municipalité a aussi déployé une vaste campagne locale : affichages sur les panneaux municipaux, stickers sur les vitrines des commerces, relais sur les réseaux sociaux… Un effort de communication destiné à alerter les pouvoirs publics et à faire pression sur l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Mios, un cas parmi d’autres
Le cas de Mios est loin d’être isolé. En France, 30,2 % de la population vit dans un désert médical, selon un rapport sénatorial de 2022. En Île-de-France, ce chiffre grimpe même à 62,4 %.
Les causes sont connues :
- Un numerus clausus trop restrictif pendant des décennies, qui a limité le nombre de médecins formés.
- La liberté d’installation, qui entraîne une forte concentration de praticiens en zones urbaines, au détriment des territoires ruraux.
- Des conditions de travail difficiles en cabinet libéral, avec des horaires chargés et des astreintes nombreuses.
Pour Mios, le temps presse. Sans intervention rapide, la commune pourrait se retrouver sans médecin d’ici quelques années.