La chaleur monte, et Bordeaux se prépare. Une nouvelle vague intense s’annonce dès ce week-end sur la métropole, poussant les autorités à activer leurs dispositifs par paliers. L’objectif est de protéger les plus exposés et maintenir une ville vivable, malgré des températures qui s’annoncent écrasantes.
À partir de samedi midi, le niveau de vigilance augmente d’un cran. Puis, dimanche, la préfecture enclenchera officiellement le niveau orange. Dans les faits, cela signifie que la Ville entre en phase d’alerte. Une alerte qui n’est plus exceptionnelle, tant les épisodes de chaleur prolongée deviennent fréquents.
Les personnes âgées, isolées, mal logées ou à la rue sont en première ligne. La mairie a recensé plus de 3 500 Bordelais considérés comme vulnérables. En cas d’alerte, ils sont appelés ou contactés par SMS tous les deux jours. Pour les cas les plus sensibles, un suivi quotidien est mis en place. Un filet de sécurité qui repose aussi sur l’engagement de 50 bénévoles et d’élus mobilisés.
Dans les écoles, les crèches, les résidences seniors et les EHPAD, le même mot d’ordre s’applique : garder la fraîcheur. Ventilateurs, rafraîchisseurs, brumisateurs… L’équipement a été renforcé ces dernières années. Les livreurs de repas à domicile, eux, ont été sensibilisés pour assurer une veille active, tout en prodiguant les bons gestes.
Dans l’espace public, les équipes de médiation intensifient leur présence. Pour les personnes sans-abri, l’accès à l’eau et aux douches est élargi. À Stalingrad, des centaines de gourdes ont déjà été distribuées, et d’autres suivront. Un accueil dédié est ouvert tous les jours dans plusieurs lieux partenaires. La réserve citoyenne, la sécurité civile et la Croix-Rouge sont également appelées en renfort.
Les lieux de respiration sont mis à contribution : parcs ouverts jusqu’à 23h, piscines et musées aux horaires étendus, plage du lac surveillée plus tardivement… Même certaines cours d’école sont transformées en zones de fraîcheur accessibles le week-end.
Mais au-delà des mesures d’urgence, la mairie s’appuie sur un travail de fond engagé depuis plusieurs années. Végétalisation massive, plantation de près de 60 000 arbres, désimperméabilisation de quartiers entiers, création de micro-forêts, fontaines à boire disséminées dans toute la ville… Ces chantiers visent à atténuer durablement les effets des pics de chaleur.
Chaque été, un plan de gestion encadre la montée en intensité des réponses, avec quatre niveaux allant de la simple veille à la mobilisation maximale. Bordeaux est désormais habituée à ce rituel. Mais derrière la mécanique, c’est un changement de paradigme qui s’installe : la chaleur extrême devient un enjeu public permanent.
Enfin, la Ville rappelle les précautions essentielles : boire régulièrement, se protéger du soleil, éviter les efforts physiques aux heures les plus chaudes, et garder un lien avec ses proches. Des gestes simples, mais vitaux, que chacun est invité à adopter, pour soi comme pour les autres.

