Depuis début juillet, une grève des gardes touche les pharmacies girondines. Le mouvement traduit une inquiétude croissante sur l’avenir du métier.
Derrière cette mobilisation, une décision gouvernementale visant à limiter les remises sur les génériques, jusqu’ici essentielles à l’équilibre économique des officines. Si le projet entre en vigueur, il rognerait les marges déjà fragilisées de nombreuses pharmacies, en particulier dans les zones moins denses. Le secteur craint une vague de cessations d’activité, notamment là où la densité médicale est déjà insuffisante.
Dans le même temps, les professionnels dénoncent un modèle économique rendu bancal par l’explosion du coût de certains traitements de pointe, dont la marge reste fixe quel que soit le prix du médicament. Résultat : les petites structures peinent à suivre, obligées de préfinancer des boîtes à plusieurs milliers d’euros, parfois sans certitude de remboursement immédiat. Une situation jugée intenable sur la durée.
À cela s’ajoute une pression opérationnelle de plus en plus lourde. Les pharmacies ont vu leurs missions s’élargir sans réels moyens supplémentaires : tests, vaccinations, accompagnement des patients… Alors que les ruptures d’approvisionnement deviennent monnaie courante, les équipes jonglent entre urgences logistiques et demandes croissantes des usagers. Un cocktail explosif, selon les syndicats, qui craignent un décrochage durable des vocations dans le secteur.
