Elles sont le premier mode d’accueil des jeunes enfants en France, mais leur nombre ne cesse de chuter.
Les assistantes maternelles, longtemps appelées « nounous », représentent plus de la moitié des places d’accueil des moins de trois ans. Pourtant, elles sont de moins en moins nombreuses à exercer, fragilisant tout un pan de l’accueil de la petite enfance. En cause : des conditions de travail exigeantes, une rémunération insuffisante et un manque criant de reconnaissance. Face à cette crise silencieuse, la profession réclame un statut protecteur et une revalorisation.
Le constat est sans appel : en sept ans, le nombre d’assistantes maternelles a fondu. Elles étaient encore 308 900 en 2016 ; elles ne sont plus que 227 100 aujourd’hui. Une chute vertigineuse, qui s’explique en grande partie par une pyramide des âges défavorable. L’âge moyen des professionnelles s’élève à 48,6 ans, ce qui laisse présager une vague de départs à la retraite dans les prochaines années. Or, la relève peine à suivre. Trop de contraintes, trop peu d’avantages.
Des journées à rallonge, un salaire qui stagne
Travailler chez soi, s’occuper d’enfants, organiser ses horaires… Sur le papier, le métier semble attractif. Mais la réalité est bien différente. Les assistantes maternelles cumulent souvent de longues journées, avec des amplitudes horaires qui dépassent fréquemment les dix heures. Beaucoup commencent dès six heures du matin pour ne finir qu’en début de soirée. Tout cela pour un salaire moyen de 1 233 euros nets par mois.
À cela s’ajoute une charge administrative croissante. Entre le suivi des contrats, la déclaration des heures et les relations avec les employeurs – souvent des parents en quête de flexibilité – la tâche devient de plus en plus lourde. Le tout dans une relative précarité : si une famille met fin au contrat, l’assistante maternelle se retrouve sans emploi du jour au lendemain.
Un impact direct sur les familles
Cette baisse du nombre de professionnelles aggrave une situation déjà tendue pour les parents. Trouver un mode de garde devient un casse-tête, surtout dans les zones rurales et les petites communes. Résultat : certaines familles se tournent vers des solutions informelles, d’autres sont contraintes de réduire leur activité professionnelle, faute de place disponible.
Face à cette hémorragie, les assistantes maternelles réclament un vrai statut. Mieux encadrer leur profession, revoir leur rémunération et simplifier leurs démarches administratives font partie des revendications récurrentes. Certaines plaident pour un rapprochement avec les structures de crèche afin de bénéficier d’un cadre plus protecteur.
Les pouvoirs publics, eux, peinent à apporter des réponses concrètes. Si des aides ponctuelles ont été mises en place pour soutenir l’emploi des assistantes maternelles, aucune réforme d’ampleur ne semble se profiler. Pourtant, sans un effort significatif, c’est tout un modèle d’accueil des tout-petits qui risque de vaciller.