Trois ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, une quinzaine de Russes exilés s’est réunie place de la Bourse, à Bordeaux, pour dénoncer le conflit et affirmer son opposition au régime de Vladimir Poutine.
Lundi 24 février, ces dissidents ont bravé l’indifférence grandissante pour rappeler que tous les Russes ne soutiennent pas la guerre.
« Nous sommes la Russie qui dit non »
Parmi les quelques manifestants, aucun drapeau russe, mais des pancartes dénonçant l’agression menée par le Kremlin.
« Dire que l’on est contre la guerre, c’est devenu impossible en Russie, on risque la prison pour une simple publication sur les réseaux sociaux », explique un participant.
« Ici, nous pouvons parler, alors nous le faisons. Mais le silence du monde nous inquiète. »
Si la contestation contre la guerre existait dès le départ en Russie, elle a été brutalement réprimée, poussant des milliers d’opposants à l’exil. La France a accueilli une partie de cette diaspora, notamment à Bordeaux, où plusieurs réfugiés russes tentent de reconstruire leur vie loin de leur pays natal.
Mais avec le temps, ces dissidents constatent que le soutien occidental s’effrite.
« Au début, nous recevions de nombreux messages de soutien. Aujourd’hui, on nous demande pourquoi nous manifestons encore », regrette l’un d’entre eux.
« Pourtant, la guerre continue, la répression en Russie aussi. Rien n’a changé. »
Alors que l’Ukraine entre dans une quatrième année de guerre, les exilés russes redoutent que l’opinion publique ne se détourne complètement du conflit.
« Poutine parie sur la lassitude des Européens », affirme un manifestant ayant des proches qui l’ont rejoint ici.
« Si l’Occident baisse la garde, il continuera. »
Leur mobilisation, bien que modeste, vise à rappeler que des voix dissidentes existent au sein du peuple russe.
