Ils sont apparus discrètement dans certaines rues bordelaises : des bancs nouvelle génération, équipés de panneaux solaires, de prises USB et d’un accès wifi.
Pensés comme des espaces de pause connectée, ils visent à moderniser l’espace public et à répondre aux usages nomades des citadins. Mais sur le terrain, la greffe ne prend pas partout.
Le concept n’est pas nouveau : d’autres villes françaises ont déjà tenté l’expérience, de Paris à Nice, en passant par Lyon. L’idée étant de moderniser le mobilier urbain en lui ajoutant des fonctionnalités pratiques à l’heure où nos téléphones et objets connectés ne nous quittent plus. Les bancs bordelais fonctionnent à l’énergie solaire, censée alimenter des ports USB pour recharger les smartphones, voire alimenter une borne wifi intégrée. Ces équipements se veulent à la fois écologiques, innovants et utiles.

Mais ce sont précisément ces notions d’utilité et d’implantation qui cristallisent les critiques. Dans certains quartiers, notamment près de l’hôpital Bergonié ou de l’arrêt du tram B, les passants s’interrogent sur la pertinence de ces installations. Pourquoi ici, et pas ailleurs ? Les lieux choisis semblent peu propices à de longues pauses ou à une réelle utilisation des fonctions connectées. Plusieurs usagers pointent du doigt un manque de cohérence : à quoi bon proposer une borne de recharge dans une zone de fort passage, où l’on s’assoit rarement plus de quelques minutes ?
Certains lieux, comme les quais, le jardin public ou les abords des grands parcs, paraissent plus adaptés. Là, les Bordelais prennent le temps de s’installer, de lire, de discuter, ou de télétravailler à l’ombre d’un arbre. Pour certains riverains, dans ces contextes, la recharge solaire ou le wifi gratuit pourraient vraiment trouver leur public.