Bordeaux : les cimetières de demain, entre mémoire et urbanisme

Dans un contexte où l’urbanisation galopante et l’accroissement démographique exercent une pression croissante sur l’espace disponible, la question de l’avenir des cimetières urbains se pose avec acuité.

La Reine des Reynettes

À Bordeaux Métropole, l’Agence d’Urbanisme Bordeaux Aquitaine (A’urba) s’est penchée sur cette problématique en proposant des pistes de réflexion pour réaménager ces lieux de mémoire, conciliant respect des défunts et intégration harmonieuse dans le tissu urbain.

Un contexte démographique exigeant

La métropole bordelaise connaît une croissance démographique notable, accompagnée d’un vieillissement de sa population. Cette double dynamique entraîne une augmentation prévisible du nombre de décès, mettant en évidence la nécessité d’anticiper les besoins en matière funéraire. Les cimetières actuels, souvent saturés, peinent à répondre à cette demande accrue. L’A’urba souligne l’importance d’une veille foncière à l’échelle communale pour identifier des terrains susceptibles d’accueillir de nouvelles sépultures ou d’étendre les cimetières existants. Cette démarche proactive permettrait d’inscrire des emplacements réservés lors de futures modifications du Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Vers des cimetières multifonctionnels

Au-delà de leur fonction première, les cimetières peuvent jouer un rôle essentiel dans la trame verte urbaine. L’A’urba propose de repenser ces espaces en y intégrant des éléments paysagers propices à la biodiversité et au bien-être des habitants. La végétalisation accrue, la création de zones de quiétude et l’aménagement de parcours pédestres sont autant de pistes envisagées pour transformer les cimetières en lieux de recueillement et de promenade, contribuant ainsi à la qualité de vie urbaine.

Optimisation de l’espace et nouvelles pratiques funéraires

Face à la rareté du foncier, l’optimisation de l’espace au sein des cimetières devient une priorité. Le renouvellement des concessions arrivées à échéance offre une opportunité de libérer des emplacements pour de nouvelles inhumations. Parallèlement, le développement de pratiques funéraires alternatives, telles que la crémation, permet de réduire l’emprise au sol des sépultures. L’A’urba insiste sur la nécessité d’informer et de sensibiliser les habitants à ces options, tout en respectant les convictions et traditions de chacun.

Un cadre réglementaire à adapter

La transformation des cimetières implique également une évolution du cadre réglementaire. Les communes sont invitées à intégrer des réserves foncières dédiées aux espaces funéraires dans leurs documents d’urbanisme. Cette anticipation permettrait de répondre aux besoins futurs tout en préservant la cohérence du développement urbain. L’A’urba propose l’élaboration de cahiers des charges types pour guider les collectivités dans leurs projets d’aménagement ou de réaménagement de cimetières, en mettant l’accent sur les qualités fonctionnelles, environnementales et esthétiques de ces lieux.

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