Le sujet revient régulièrement dans le débat public : faut-il rendre gratuits les bus, trams et bateaux à Bordeaux ? Chaque hausse tarifaire relance la discussion, et à l’approche des municipales, l’idée ressurgit dans certains programmes. Mais derrière le principe, c’est avant tout une question de financement.
Aujourd’hui, le fonctionnement du réseau bordelais pèse environ 315 millions d’euros par an. Les tickets et abonnements couvrent seulement une trentaine de pourcents de cette somme, soit un peu moins de 100 millions. Supprimer totalement la contribution des usagers reviendrait donc à trouver ailleurs près de 95 millions d’euros annuels.
La Métropole rappelle que ce manque à gagner ne pourrait être comblé qu’en augmentant la pression sur les entreprises via le versement mobilité ou en puisant davantage dans l’impôt local. Or, la priorité actuelle est mise sur l’amélioration du service : bus express, extension des lignes de tram, nouvelles dessertes fluviales, modernisation numérique… autant de projets qui nécessitent des investissements lourds.
Côté politique, l’exécutif métropolitain assume depuis plusieurs années une autre approche : une tarification solidaire qui adapte le prix en fonction des revenus. Plus de 95 000 habitants en bénéficient déjà, dont une grande majorité voyage sans rien payer. Pour les élus actuels, cette formule est jugée plus équitable qu’une gratuité généralisée.
En résumé, l’hypothèse d’un réseau entièrement gratuit reste politiquement sensible. Elle séduit certains candidats mais impliquerait de lourds arbitrages budgétaires, avec un impact direct sur les finances publiques. Le sujet pourrait toutefois redevenir central à l’horizon 2026, au moment où les électeurs choisiront leur prochain maire et, par extension, la ligne politique de la Métropole.
