Alors que les regards se tournent davantage vers les tensions internationales, l’intersyndicale tente de replacer les préoccupations sociales au cœur du débat public.
Ce jeudi 20 mars, une manifestation s’est déroulée à Bordeaux, à l’appel de plusieurs syndicats (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires), afin d’exiger une amélioration significative du niveau de vie des retraités et le maintien d’une sécurité sociale forte. Ils étaient environs deux milliers de protestants à marcher depuis le Grand Théâtre, jusqu’à la place de la République.
Des pensions trop faibles face à l’inflation
Parmi les revendications majeures figure la revalorisation immédiate de l’ensemble des retraites de 10 %, jugée indispensable face à l’inflation qui pèse de plus en plus lourdement sur les budgets des personnes âgées. Selon les organisateurs, près de deux millions de retraités en France vivraient aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, tandis que 60 % perçoivent des pensions inférieures au SMIC. La situation est particulièrement critique pour les femmes retraitées, souvent fragilisées par des parcours professionnels discontinus.
Les manifestants demandent également une hausse de 300 euros pour les pensions minimales, telles que le minimum contributif et le minimum garanti, afin de garantir un niveau de vie décent aux retraités les plus précaires.
Protéger un modèle social menacé
Les syndicats dénoncent par ailleurs un recul général de la sécurité sociale et pointent du doigt les réformes successives ainsi que la baisse constante des financements publics. Ils réclament notamment la fin des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, considérées comme un manque à gagner qui fragilise le système de solidarité nationale.
Selon eux, préserver la sécurité sociale créée en 1945 passe impérativement par une mobilisation populaire forte. Cette manifestation bordelaise, qui s’inscrit dans une mobilisation nationale, vise à interpeller directement le gouvernement et à replacer ces enjeux au centre du débat politique.
À travers cette journée d’action, les retraités entendent rappeler que la question sociale demeure une préoccupation majeure, même dans un contexte international particulièrement instable.