Le soulagement a explosé en larmes et en embrassades, jeudi 27 mars, dans la salle d’audience du tribunal judiciaire de Bordeaux.
Après plus de deux jours de débats nourris, les six prévenus ont été intégralement relaxés par la première chambre correctionnelle. Tous étaient accusés d’avoir participé à un système de traite d’êtres humains au préjudice de près de trente travailleurs agricoles marocains.
Au cœur des accusations, un couple franco-marocain installé en Gironde, soupçonné d’avoir organisé, avec l’aide de complices, le recrutement de saisonniers au Maroc pour les placer ensuite dans des exploitations agricoles du grand Sud-Ouest. Des plaignants évoquaient des sommes versées à des intermédiaires pour venir en France, ainsi que des conditions de logement « dégradantes » dans des meublés situés à Damazan et Aiguillon, dans le Lot-et-Garonne.
Mais à l’audience, la mécanique s’est grippée. Les témoignages ont vacillé, les preuves matérielles se sont faites rares, et le doute s’est installé. Le tribunal a estimé que les éléments apportés ne permettaient pas de caractériser une infraction pénale. Résultat : une décision de relaxe pour les six personnes mises en cause.