Dans la soirée du 31 mai 2024, deux jeunes hommes remontaient le Cours de La Marne, quand l’un d’entre eux a été tué par un inconnu.
Les jeunes hommes avaient quitté La Réole pour venir passer du bon temps à Bordeaux. Ils ont ensuite croisé la route d’un trentenaire éméché, et qui ressemblait à tort à un SDF.
Les réolais lui ont proposé quelque chose à manger, mais celui-ci s’est retourné contre eux en frappant le jeune homme de 25 ans à la tête.
Un peu plus tard dans la nuit, l’agresseur a manifesté des remords, et s’est présenté de lui-même au commissariat Central de Bordeaux avant d’être mis en garde à vue.
Il s’avère que le mis en cause est un adepte de sport de combat, mais les circonstances démontrent qu’il n’était pas nécessaire de faire un tel usage de la force. La légitime défense est donc difficilement invocable dans ce contexte.
La victime était en état de mort cérébrale comme le confirment nos confrères de Sud-Ouest.
Le jeune homme est décédé en fin de matinée du 1er juin 2024, au CHU de Bordeaux.
Bon à savoir :
Par principe, c’est à celui qui prétend avoir agit en état de légitime défense de le prouver. Il doit démontrer au juge que les conditions de l’attaque et celles de la riposte sont réunies. Cependant, dans les deux cas de l’article 122-6 du code pénal, la légitime défense est présumée. Celui qui s’est défendu n’aura qu’à prouver qu’il se trouvait dans un de ces deux cas pour que son action soit justifiée par la légitime défense.
Ce sera au parquet (procureur) éventuellement de prouver que la personne qui s’est défendue n’était pas en situation de légitime défense. La légitime défense efface l’infraction commise en ripostant, ainsi que le droit pour celui qui l’a rendu nécessaire par son agression, d’engager une action en dommages et intérêts s’il a subit un préjudice.
Pour le pratiquant d’Arts Martiaux, il s’agit de bien doser sa défense, en fonction de la gravité du danger, et surtout de ne pas attaquer le premier (après une agression verbale par exemple). En effet, pour lui, le juge sera encore plus strict, notamment sur le critère de la proportionnalité, puisqu’il sait mieux se défendre que quiconque. Un règlement verbal, grâce à une bonne maîtrise de soi, vaut donc mieux dans certains cas qu’un affrontement physique.