Dans une ambiance déterminée et revendicative, une marée de pancartes et de drapeaux violets a envahi les rues de Bordeaux ce samedi.
Comme chaque année, la Journée internationale des droits des femmes a rassemblé des milliers de personnes, venues affirmer haut et fort que l’égalité n’était pas négociable. Mais cette fois, au-delà des revendications habituelles, un mot d’ordre dominait : faire barrage à l’extrême droite.
La manifestation, organisée par l’Assemblée Générale Féministe de Bordeaux et le collectif Nous Toutes, s’est élancée depuis la place de la Victoire en début d’après-midi. Le cortège a serpenté à travers le centre-ville, avant de s’achever sur la rive droite, place Stalingrad. Sur les pancartes, des slogans contre les violences sexistes et pour les droits des personnes LGBTQ+, mais aussi des messages d’inquiétude face à la montée des idées conservatrices en Europe et en France.
Dans les prises de parole qui ont précédé la marche, les organisateurs ont insisté sur les reculs observés là où l’extrême droite accède au pouvoir. Restriction des droits reproductifs, attaques contre les minorités, remise en cause des protections sociales :
“Partout où elle s’impose, elle s’attaque aux plus vulnérables”, dénonçait une militante.
Parmi les manifestant·e·s, des étudiant·e·s, des militants associatifs, mais aussi des syndicats et des collectifs féministes. Un front large, convaincu que l’enjeu dépasse largement la question des droits des femmes :
“Ce qui est en jeu, c’est un projet de société”, résumait une participante.
Une journée de lutte sous plusieurs formes
La mobilisation ne s’est pas limitée aux pavés bordelais. Dès le matin, un débat organisé par l’intersyndicale a réuni plusieurs dizaines de personnes autour des inégalités professionnelles et des retraites des femmes. Plus tard dans la journée, une visite guidée proposait un retour sur l’histoire des femmes à Bordeaux, tandis qu’une exposition au FRAC interrogeait la place des artistes féminines dans les collections publiques.
En tout, près de 4 000 personnes ont répondu présentes, un chiffre en hausse par rapport aux éditions précédentes. 15 000 d’après les organisateurs, contre 2 000 selon la préfecture.