Chaque année, les chenilles processionnaires refont parler d’elles.
Ce phénomène naturel, aussi fascinant qu’inquiétant, représente un véritable défi pour les particuliers, les collectivités, et même les animaux domestiques. En Gironde, leur présence est bien documentée, notamment dans les zones boisées et résidentielles, où elles causent des nuisances pour la santé et l’environnement.
Avec des solutions éprouvées et des erreurs à éviter, voyons comment agir efficacement face à ce problème.
Un phénomène naturel devenu problématique
Les chenilles processionnaires sont les larves du papillon de nuit Thaumetopea pityocampa. Elles tirent leur nom de leur mode de déplacement en file indienne, formant de longues processions sur le sol. Elles se développent principalement sur les pins et les chênes, où elles tissent des nids soyeux suspendus aux branches. Ces insectes ne se contentent pas d’être envahissants : leurs poils urticants libèrent une toxine qui peut provoquer de graves réactions allergiques chez les humains et les animaux.
En Gironde, leur prolifération est particulièrement visible dans les massifs forestiers comme ceux du Médoc, du bassin d’Arcachon et des Landes de Gascogne. Les zones urbaines bordées de pins, comme certaines communes autour de Bordeaux, ne sont pas épargnées, où les nids sont souvent observés dans les arbres des parcs et jardins. Selon l’Observatoire des chenilles processionnaires, la Gironde fait partie des zones à risque élevé, avec une présence constatée sur l’ensemble du territoire.
Les erreurs à éviter face aux chenilles processionnaires
Face à cette menace, certaines réactions instinctives peuvent aggraver la situation. Il est essentiel d’éviter de :
- Toucher les chenilles ou leurs nids : Leurs poils urticants restent actifs même après leur chute, provoquant des réactions cutanées sévères et des troubles respiratoires.
- Brûler les nids : Cette méthode, bien que tentante, libère des poils urticants dans l’air, augmentant le risque d’exposition.
- Utiliser des produits chimiques non adaptés : Les insecticides non spécifiques peuvent nuire à la faune environnante et à l’équilibre de l’écosystème.
Des solutions approuvées pour s’en débarrasser
Pour agir efficacement, plusieurs méthodes éprouvées peuvent être mises en œuvre :
- Installer des pièges à phéromones : Ces dispositifs capturent les papillons mâles durant l’été, réduisant ainsi la reproduction et limitant la population de chenilles l’année suivante.
- Utiliser des colliers écopièges : Installés autour des troncs, ces dispositifs capturent les chenilles lorsqu’elles descendent au sol pour s’enterrer et se transformer en chrysalides. Une méthode simple et respectueuse de l’environnement.
- Adopter des nichoirs à mésanges : Les mésanges, grands prédateurs des chenilles, permettent une régulation naturelle. Ces oiseaux peuvent consommer jusqu’à 500 chenilles par jour.
- Faire appel à des professionnels pour l’élagage et le traitement : Les entreprises spécialisées disposent d’équipements adaptés pour retirer les nids en toute sécurité ou appliquer des traitements biologiques comme le Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk), efficace durant les premiers stades larvaires à l’automne.
La lutte contre les chenilles processionnaires passe aussi par une meilleure sensibilisation des populations locales.