Crise politique au Népal : l’armée prend le contrôle après des violences massives

La capitale du Népal a basculé depuis le 8 septembre dans une crise sans précédent, marquée par une flambée de violence et un chaos institutionnel. En quelques heures, les rues se sont transformées en champ de bataille, forçant l’armée à prendre le relais pour tenter de rétablir un minimum d’ordre.

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Plusieurs bâtiments symboliques du pouvoir ont été incendiés, dont le siège de l’administration centrale et la Cour suprême. Des commissariats ont été envahis, des armes dérobées, et l’aéroport international a dû être fermé avant de rouvrir sous haute surveillance. Le ministère de la Santé a lui aussi été réduit en cendres, emportant avec lui ses infrastructures stratégiques.

Le bilan humain ne cesse de s’alourdir, mêlant victimes parmi les manifestants, forces de sécurité et civils pris dans les flammes. Des détenus se sont échappés lors d’émeutes locales, certains rattrapés par l’armée ou livrés par la population, tandis qu’une partie reste introuvable. Dans les hôpitaux, de nombreux blessés graves sont toujours pris en charge.

Face à cette instabilité, des discussions circulent sur la mise en place d’un gouvernement provisoire et sur des enquêtes visant des fortunes jugées douteuses. La dissolution du Parlement est également évoquée. Dans ce climat tendu, quelques groupes de jeunes tentent malgré tout de nettoyer les rues de leurs quartiers, signe fragile d’une volonté de tourner la page.

Comment a commencé cette révolte ?

Un mouvement inattendu a embrasé le pays, parti d’une décision qui a mis le feu aux poudres : l’interdiction des réseaux sociaux. Chez les plus jeunes, cette mesure a été vécue comme une atteinte directe à leur liberté et à leur identité générationnelle. Déjà fragilisée par les accusations de favoritisme et de corruption qui gangrènent la classe politique, la société népalaise a vu la contestation s’étendre en quelques heures.

Ce sont d’abord des rassemblements de jeunes, organisés de manière spontanée, qui ont marqué le début des tensions. Très vite, le mot d’ordre a dépassé la question numérique pour se transformer en rejet global d’un système jugé verrouillé et injuste. Les cortèges se sont multipliés, débordant parfois en violences lorsque la répression policière s’est intensifiée.

La coupure des plateformes sociales, censée calmer l’agitation, a eu l’effet inverse : elle a catalysé le mécontentement d’une génération connectée, habituée à s’exprimer et à s’informer en ligne. La défiance envers les autorités s’est amplifiée, et la colère a gagné d’autres couches de la population, donnant à la contestation une dimension nationale.

Le rejet des passe-droits par les jeunes et leur volonté de faire entendre leur voix annoncent une recomposition possible de l’équilibre institutionnel.

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