Sébastien Lecornu a annoncé ce lundi 6 octobre sa démission de Matignon, à peine quelques heures après la présentation partielle de son gouvernement. Une décision brutale qui démontre les tensions persistantes entre l’Élysée et la majorité, incapable de stabiliser la situation politique depuis les élections législatives anticipées.
Dans les rangs de la gauche, la réaction a été immédiate. Jean-Luc Mélenchon a pointé directement la responsabilité d’Emmanuel Macron, qu’il accuse d’avoir provoqué une crise institutionnelle en refusant d’assumer les résultats des urnes. Le leader insoumis plaide à nouveau pour une alliance des forces progressistes, une proposition saluée par les écologistes mais accueillie avec prudence par le Parti socialiste, qui refuse d’être « convoqué » par LFI.
Le PS, par la voix d’Arthur Delaporte, privilégie la piste d’un Premier ministre issu de la gauche, estimant qu’une nouvelle dissolution ne résoudrait rien dans un paysage politique toujours fragmenté. « Trois blocs subsisteraient », juge-t-il, appelant plutôt à la recherche d’un compromis durable.
Du côté de la majorité, la démission de Lecornu fait l’effet d’un électrochoc. Agnès Pannier-Runacher déplore l’incapacité du camp présidentiel à « rassembler au-delà des clivages », rappelant que gouverner sans la gauche est voué à l’échec. Les critiques pleuvent également à droite : Éric Ciotti et Xavier Bertrand exigent que le chef de l’État sorte de son silence, certains réclamant même une élection présidentielle anticipée pour « repartir sur des bases saines ».
Sur la scène européenne, l’inquiétude reste présente. Berlin a rappelé l’importance d’une France « stable » pour l’équilibre du continent, tout en exprimant sa confiance dans la capacité du pays à surmonter cette nouvelle crise politique. Lecornu, dans un ultime message, a affirmé avoir
« choisi la fidélité au pays plutôt qu’au parti »,
une sortie qui résonne comme un constat d’échec pour un exécutif en quête d’équilibre.