La renaissance des campings situés au pied de la dune du Pilat, après les incendies dévastateurs de 2022, ne se déroule pas sans heurts.
Alors que les travaux avancent, la polémique enfle autour de la nature des nouvelles installations, jugées trop imposantes par certaines associations et riverains. Face aux critiques, les services de l’État annoncent une série de contrôles interservices avant la réouverture de la saison touristique 2025, afin de s’assurer du respect des réglementations en vigueur.
Ce qui devait être un projet de reconstruction soulageant les professionnels du tourisme se transforme en véritable sujet de discorde. Au centre des débats, l’ancien Pyla Camping, désormais entre les mains du groupe MS Vacances, dont les nouveaux bâtiments suscitent de nombreuses interrogations.
Certains aménagements, notamment des structures atteignant jusqu’à 11 mètres de hauteur, font grincer des dents. Des collectifs environnementaux, comme la Coordination Environnementale du Bassin d’Arcachon (Ceba), dénoncent une artificialisation excessive d’un site pourtant classé et protégé. Pour eux, ces constructions, qui incluent une large utilisation de béton, dénaturent complètement l’esprit du lieu et mettent en péril son équilibre fragile.
Les autorités prennent position
Conscients de la controverse et de l’émoi qu’elle suscite, les services de l’État ont décidé de réagir. Avant la grande réouverture des campings prévue pour la saison estivale 2025, des contrôles interservices seront organisés.
L’objectif de ces inspections est double : vérifier que les travaux respectent les réglementations en vigueur et s’assurer que l’impact sur l’environnement reste maîtrisé. Urbanisme, préservation des paysages, protection de la biodiversité… Plusieurs services seront mobilisés pour passer ces nouveaux aménagements au crible.
Une reconstruction sous tension
Pour les exploitants des campings, cette polémique est injustifiée. Franck Couderc, directeur du camping, insiste sur le respect scrupuleux des règles en vigueur. Il assure que les matériaux utilisés, notamment le bois, ont été privilégiés pour s’inscrire dans une démarche plus écologique, et que tous les permis de construire ont été validés par les autorités compétentes.
Mais ces arguments peinent à convaincre les opposants, qui pointent du doigt une reconstruction trop rapide et un manque de transparence dans les choix architecturaux. Un rapport de l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable (IGEDD), consulté par plusieurs associations, recommande notamment une réduction de 20 % des emplacements et l’obligation de démonter certaines structures temporaires après chaque saison. Des recommandations qui, selon les contestataires, n’ont pas été suffisamment prises en compte.