En Gironde, la contestation monte chez les enseignants et les parents d’élèves, alarmés par la suppression de postes prévue dans les établissements scolaires.
Face à ce qu’ils perçoivent comme un affaiblissement des conditions d’enseignement, les mobilisations s’intensifient. Blocages d’écoles, rassemblements et actions symboliques se multiplient dans le département pour dénoncer une baisse des effectifs qui met en péril le suivi pédagogique des élèves. À Bordeaux, une manifestation d’ampleur s’est tenue le 12 février, et les syndicats, déterminés à se faire entendre, n’excluent pas un durcissement du mouvement dans les semaines à venir.
Une mobilisation croissante contre les suppressions de postes
Le 12 février, une cinquantaine de parents d’élèves, d’enfants et d’enseignants se sont rassemblés devant les locaux de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) à Bordeaux. Cette mobilisation fait suite aux annonces de la carte scolaire 2025, qui prévoit une baisse des dotations horaires pour les établissements, des fermetures de classes et une augmentation du nombre d’élèves par enseignant. Ces mesures sont justifiées par une diminution prévue de 1 700 élèves à la rentrée prochaine.
Selon les syndicats, près de 70 % des collèges de Gironde sont concernés par une baisse de dotation, avec des établissements particulièrement touchés comme le collège Aliénor d’Aquitaine à Bordeaux, celui de La Garosse à Saint-André-de-Cubzac ou le collège Marguerite Duras à Libourne. Concrètement, cela se traduit par la suppression de groupes de langue, la réduction des dédoublements en histoire-géographie et des classes de plus en plus surchargées.
La fin des écoles dites « orphelines » : une source d’inquiétude supplémentaire
Les manifestants dénoncent également la fin annoncée des écoles « orphelines ». Ces établissements, situés dans des zones défavorisées sans être rattachés à un collège en réseau d’éducation prioritaire (REP ou REP+), bénéficiaient jusqu’à présent des aides REP, notamment les primes aux enseignants et le dédoublement des classes en grande section, CP et CE1. En Gironde, huit écoles sont concernées par la perte de ce statut, parmi lesquelles les écoles Saint-Maurice et Marcel-Sembat à Bègles, l’école maternelle et élémentaire Carle-Vernet et Monnet à Bordeaux, ainsi que l’école élémentaire Camus et l’école maternelle Mauriac à Floirac. Les maires de ces communes prévoient d’interpeller le rectorat pour réclamer le maintien des moyens alloués à ces écoles, toutes situées dans des quartiers prioritaires de la ville.
Des actions locales pour exprimer le mécontentement
Les actions de protestation se multiplient dans le département. Par exemple, un rassemblement est prévu devant les locaux de la circonscription du premier degré de l’Éducation nationale à Lesparre-Médoc, où enseignants et parents d’élèves entendent exprimer leur opposition aux projets de fermetures de classes.
De plus, des blocages d’écoles sont organisés, notamment à l’école Saint-Maurice à Bègles et à l’école Carle-Vernet à Bordeaux. Ces actions visent à attirer l’attention sur les conséquences des suppressions de postes et des réductions de moyens sur la qualité de l’enseignement et le suivi des élèves.
Des perspectives incertaines et un possible durcissement du mouvement
Malgré une entrevue entre les syndicats et la DSDEN, aucune annonce n’a été faite concernant le recrutement de personnels supplémentaires ou le maintien des écoles orphelines. Les représentants syndicaux déplorent le maintien des décisions, malgré la présence d’une représentante de ces écoles lors de la réunion.
Face à cette situation, les syndicats n’excluent pas un durcissement du conflit. Des manifestations supplémentaires sont prévues, et la mobilisation pourrait s’intensifier dans les semaines à venir si les revendications des enseignants et des parents d’élèves ne sont pas prises en compte.