Depuis février 2025, les éleveurs d’ovins et de caprins confrontés au risque de prédation peuvent solliciter une aide financière pour renforcer la protection de leurs troupeaux.
Ce dispositif, mis en place par l’État, vise à soutenir les exploitants en finançant des mesures de protection comme l’achat de chiens de garde, la mise en place de clôtures électrifiées et d’autres dispositifs de sécurisation. L’objectif : minimiser les attaques de loups et accompagner les agriculteurs dans la cohabitation avec le prédateur.
Une présence du loup désormais avérée en Gironde
Longtemps considéré comme absent du département, le loup a officiellement été détecté en Gironde ces dernières années. Des indices de présence, confirmés par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), attestent du retour du prédateur, notamment dans le Blayais, où des attaques sur des troupeaux ont été constatées.
Face à cette situation, la préfecture a classé l’ensemble du département en « cercle 3 », un niveau indiquant un risque de prédation potentiel, et 31 communes du Blayais en « cercle 2 », signifiant que des attaques récurrentes y ont été identifiées. Ce classement conditionne l’accès aux aides : les zones en cercle 2 bénéficient de mesures renforcées.
Un dispositif d’aide structuré et encadré
Le plan d’aide, financé par l’État, repose sur plusieurs volets :
- L’acquisition de chiens de protection, dont le coût peut être partiellement remboursé ;
- L’installation de clôtures électrifiées adaptées, pour empêcher les intrusions nocturnes ;
- L’accompagnement technique et la formation des éleveurs, afin de mieux comprendre et anticiper le comportement des loups ;
- Un suivi des dommages, permettant aux exploitants de signaler toute attaque pour ajuster les mesures de protection.
Les éleveurs ont jusqu’au 31 juillet 2025 pour déposer leur dossier. Les actions financées doivent être mises en œuvre avant le 31 décembre 2025.
Comment bénéficier de l’aide ?
Les demandes peuvent être soumises via la plateforme en ligne SAFRAN, accessible depuis Telepac, ou envoyées directement à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM). Un numéro de téléphone a également été mis en place pour accompagner les exploitants dans leurs démarches.
Un plan inscrit dans une stratégie nationale
Ce programme d’aide s’inscrit dans le Plan National d’Actions 2024-2029, qui vise à concilier la protection des grands prédateurs avec la viabilité des exploitations agricoles. Alors que la présence du loup s’intensifie en Nouvelle-Aquitaine, ce plan cherche à éviter un affrontement stérile entre défenseurs de la biodiversité et éleveurs inquiets pour leur avenir.
Avec des populations de loups en expansion et des territoires ruraux de plus en plus concernés, la cohabitation entre l’homme et le prédateur pose des défis considérables. Pour les agriculteurs, cette aide est perçue comme un premier pas, mais beaucoup demandent des mesures plus radicales, notamment une révision des conditions de prélèvement du loup, actuellement très encadrées par la réglementation européenne.