Licenciée en décembre dernier, Kamala Rama, aide-soignante et représentante du personnel à l’Ehpad Notre-Dame de Bonne-Espérance, à Lormont, a déposé ce vendredi 28 février un recours auprès du ministère du Travail.
Soutenue par la CGT, elle dénonce une décision arbitraire liée à son engagement syndical.
Employée depuis plus de 30 ans au sein de l’établissement, Kamala Rama a été mise à pied puis licenciée pour « troubles objectifs » perturbant le bon fonctionnement de la structure. Une justification que l’intéressée et son syndicat contestent fermement.
« Son licenciement est une attaque directe contre son engagement syndical et sa défense des conditions de travail des salariés », affirme un représentant de la CGT Santé.
Depuis plusieurs mois, Kamala Rama dénonçait une dégradation des conditions de travail et de prise en charge des résidents. Elle avait notamment alerté sur une vague de démissions et des tensions internes liées à un management jugé oppressant. En février 2024, elle avait cosigné un droit d’alerte sur des « atteintes graves à la santé des travailleurs », resté sans réponse.
Le soutien de la CGT et une mobilisation en cours
Vendredi matin, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la cité administrative de Bordeaux en soutien à l’ex-représentante du personnel. La CGT a lancé une pétition pour demander l’annulation de son licenciement et sa réintégration.
« Ce n’est pas qu’une affaire individuelle. Si on laisse passer ça, c’est un signal inquiétant pour tous les délégués du personnel dans les Ehpad », insiste un militant présent sur place.
Une procédure longue et incertaine
Le recours déposé auprès du ministère du Travail vise à faire annuler la décision de l’Inspection du travail, qui avait validé le licenciement. Dans le cas des salariés protégés – comme les représentants du personnel –, l’autorisation de l’Inspection du travail est obligatoire avant tout renvoi. Cependant, le ministère peut encore casser cette décision après réexamen du dossier.
Ce type de procédure peut durer plusieurs mois. En attendant, Kamala Rama ne perçoit plus de salaire et doit engager d’autres démarches, notamment auprès des Prud’hommes.