Le sud de la Gironde poursuit sa reconstruction après les incendies dévastateurs de l’été 2022.
Une avancée majeure vient d’être réalisée avec la création d’une Réserve Biologique sur le domaine d’Hostens, un site naturel durement touché par les flammes. Cette initiative vise à préserver la biodiversité locale et à suivre la capacité de la forêt à se régénérer.
Un territoire ravagé par le feu
Les incendies de juillet 2022 ont marqué un tournant dans l’histoire environnementale de la Gironde. Plus de 30 000 hectares de forêt ont été réduits en cendres, notamment autour de La Teste-de-Buch et de Landiras. À Hostens, une réserve de 750 hectares, connue pour ses lacs et ses sentiers, a perdu près des deux tiers de sa surface forestière.
Malgré la violence du feu, aucune victime humaine n’a été recensée. Cependant, la faune et la flore ont subi des dommages considérables. Des habitats naturels entiers ont disparu, mettant en péril de nombreuses espèces protégées. La catastrophe a aussi laissé place à de nouveaux défis, comme la gestion des feux souterrains liés à la présence de lignite, une roche carbonifère qui continue de se consumer sous terre.
Un projet pour reconstruire la nature
Face à cette situation, le Département de la Gironde et l’Office National des Forêts (ONF) ont décidé d’agir en créant une Réserve Biologique Mixte de 482 hectares sur le domaine d’Hostens. Cette réserve est divisée en deux parties :
- Une zone de 434 hectares en gestion active, où l’intervention humaine vise à restaurer les milieux ouverts (landes humides, lagunes).
- Une zone de 48 hectares laissée en libre évolution, où la nature pourra reprendre ses droits sans intervention.
L’objectif est double : favoriser la régénération de l’écosystème tout en étudiant la résilience des espèces après un incendie de grande ampleur.
Des suivis écologiques pour mieux comprendre la forêt après le feu
Pour accompagner cette renaissance, un suivi scientifique approfondi a été mis en place. Des experts analysent les capacités de régénération naturelle des sols, le retour de la végétation et la recolonisation des milieux par la faune.
Les premières observations sont encourageantes. Certaines plantes pionnières, capables de pousser sur des sols brûlés, ont déjà commencé à réapparaître. Les amphibiens, sensibles à la qualité de l’eau, semblent également retrouver leur place dans les lagunes. Toutefois, la menace des scolytes, des insectes ravageurs qui attaquent les arbres affaiblis, reste préoccupante.