Bernard Layre, agriculteur béarnais et figure de la FNSEA, a été élu président de la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine lors d’une session tendue ce vendredi 14 mars à Bordeaux.
Une victoire nette pour le syndicat majoritaire, alors que la Coordination Rurale (CR), qui espérait bousculer l’équilibre en sa faveur, a claqué la porte avant même l’élection du bureau.
Les élections des chambres d’agriculture sont toujours un moment clé pour le monde agricole. Elles déterminent la gouvernance de ces établissements publics, qui conseillent et accompagnent les agriculteurs dans leurs démarches, tout en représentant leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. En Nouvelle-Aquitaine, la plus grande région agricole de France, l’enjeu était de taille.
Dès le premier tour, Bernard Layre a été élu avec une majorité absolue, confirmant ainsi la domination de la FNSEA sur le secteur. Mais cette victoire ne passe pas sans remous. Depuis plusieurs années, la Coordination Rurale gagne du terrain en dénonçant une agriculture « étouffée par les normes » et en se posant comme la voix des exploitants en difficulté.
Les « bonnets jaunes » en rupture avec le processus électoral
Fidèle à sa ligne contestataire, la Coordination Rurale a décidé de quitter la session avant même l’élection du bureau. Les « bonnets jaunes », comme on les surnomme en référence à leur emblème, ont refusé de siéger aux côtés de la FNSEA et de la Confédération Paysanne, dénonçant un système selon eux verrouillé.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, le syndicat a promis un « chaos à venir durable », sans préciser les actions qu’il compte mener. Un avertissement qui fait écho aux récentes mobilisations agricoles, où la CR a joué un rôle moteur dans la fronde contre la politique agricole du gouvernement.
La Coordination Rurale connaît une montée en puissance dans plusieurs régions, et la Nouvelle-Aquitaine ne fait pas exception. Lors des récentes élections, elle a réalisé une percée remarquée, faisant de cette session un moment crucial.
Mais malgré cette progression, la FNSEA conserve une mainmise sur les instances agricoles, une réalité qui pousse la CR à adopter une stratégie plus offensive.