Pure Salmon précise son projet médocain face aux inquiétudes d’Estuaire 2050
©Pure Salmon

Pure Salmon réagit aux propos d’Estuaire2050 sur Le Bulletin Bordelais, un dialogue tendu s’installe autour du projet au Verdon

weddingdj33

À la suite des prises de parole du collectif Estuaire2050, le 5 juillet sur Le Bulletin Bordelais, Pure Salmon a tenu à apporter ses précisions. L’entreprise, porteuse d’un ambitieux projet d’élevage de saumons au Verdon-sur-Mer, souhaite dissiper les malentendus et réaffirmer sa volonté de transparence face aux interrogations soulevées.

Ce qui se dessine aujourd’hui, c’est un échange musclé mais nécessaire, entre deux visions du territoire : celle d’un collectif citoyen attaché à la préservation de l’estuaire, et celle d’un acteur économique misant sur une aquaculture dite innovante. Si les points de vue divergent, les deux camps s’accordent au moins sur un constat : ce projet soulève des questions majeures, tant sur le plan environnemental que sur l’avenir du Verdon et de sa région.

Dans ce contexte, Le Bulletin Bordelais poursuit son rôle de trait d’union, afin de donner la parole à chacun et d’éclairer un débat qui ne fait que commencer :

Estuaire2025 : 

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Nous nous installons sur un site industriel clé en main, et non sur une zone Natura 2000.
La parcelle remblayée ne sera jamais une île coupée de tout accès, comme le démontrent les différentes modélisations liées à la montée des eaux et au risque de tempête à l’horizon 2150.

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Il n’y a aucune nappe d’eau douce ou potable sous le site. La salinisation des nappes est documentée depuis au moins 1994 par le BRGM.

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Les boues seront valorisées par méthanisation localement (Hourtin), et la faible teneur en sel n’a aucun impact sur le méthaniseur, du fait de l’apport minime par rapport au volume entrant quotidiennement sur ce site. Nous avons toujours été transparents sur ce point et avons annoncé, depuis le début du projet, la valorisation par méthanisation. À titre de comparaison, il est habituel qu’un méthaniseur reçoive des saumures provenant d’ateliers de salaison.

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Comme tout projet soumis à autorisation ICPE, une étude de dangers très poussée a été produite, justifiant la prise en compte de l’ensemble des risques et des mesures associées. Sans cette étude, le projet n’aurait pas pu être instruit par les services de l’État (dont le SDIS).

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Il n’y a jamais eu 12 accidents de type « incendie stock d’oxygène » ces cinq dernières années sur des installations RAS. En reprenant le tableau sur le site internet d’Estuaire 2050 (https://www.estuaire-2050.fr/consequences)

On peut constater que : Plusieurs incidents liés à la conception des installations proviennent d’un même exploitant.
190 tonnes de saumons vendues pour l’alimentation non humaine (Nordic Aqua – source) ou une perte de poids (Atlantic Sapphire, 2024) ne constituent pas un accident comparable à un incendie avec pollution des milieux. L’incendie d’Alsaker Fjordbruk n’a pas touché un élevage, mais un auditorium, des bureaux et des salles de réunion. Il est à noter que cela ne représente pas l’intégralité de la filière à travers le monde, et plus spécifiquement les 21 installations conçues par Pure Salmon actuellement en fonctionnement.

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Notre fournisseur d’aliments ne s’approvisionne pas en Afrique de l’Ouest et n’utilise pas de krill pour l’alimentation destinée à notre élevage. Nous faisons le choix de sélectionner un aliment n’utilisant pas de poissons issus de la pêche minotière, mais uniquement des coproduits de l’industrie de transformation.

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : Le site du Verdon-sur-Mer a été certifié clé en main il y a plusieurs années (2021), et notre projet a toujours été présenté comme installé sur un site clé en main. Pour rappel, un site industriel clés en main est un « site pouvant recevoir des activités industrielles ou logistiques, et pour lequel les procédures relatives à l’urbanisme, à l’archéologie préventive et à l’environnement ont été anticipées, afin de permettre l’instruction des autorisations nécessaires à l’implantation d’une nouvelle activité industrielle dans des délais maîtrisés. »

Estuaire2050 :

Frédéric Carlier de Pure Salmon : le trafic des camions est de 12 par jour du lundi au vendredi en journée dont une partie ne traversera pas le médoc mais rejoindra la Charente maritime : 3 vers le sud médoc, 2 vers Hourtin et 7 vers la Charente maritime.

En savoir plus :

Pure Salmon s’appuie sur une expertise de pointe en matière d’élevage terrestre de saumon, forte d’une vingtaine d’exploitations actives en Scandinavie, dont certaines figurent parmi les plus performantes au monde. En s’implantant en Gironde, Pure Salmon entend transposer ce savoir-faire à l’échelle industrielle, en respectant les exigences françaises en matière de sécurité alimentaire, d’environnement et de bien-être animal.

Le site médocain prévoit de produire localement un saumon haut de gamme, avec un suivi sanitaire renforcé, une alimentation traçable et des conditions de croissance optimisées. Le recours à des œufs certifiés en provenance d’Islande garantit la qualité génétique et sanitaire du cheptel. L’aliment, quant à lui, sera fourni par une usine française spécialisée, avec un accent mis sur la durabilité et la limitation de la dépendance aux ressources halieutiques sauvages.

Côté environnement, le dispositif repose sur l’utilisation d’une nappe saumâtre, non destinée à l’agriculture ou à la consommation humaine. Cette ressource, naturellement impropre à d’autres usages, est pompée selon un protocole strict validé par les autorités compétentes. Des simulations et essais de terrain réalisés depuis 2022 concluent à un impact très faible, voire nul, sur les nappes stratégiques d’eau douce.

La gestion des rejets liquides est un autre point clé du projet. Le traitement des eaux usées avant rejet permet de respecter largement les normes en vigueur, en limitant notamment la teneur en azote et en phosphore. Le panache de rejet, modélisé en conditions réelles, montre une dispersion rapide dans l’estuaire, sans effet mesurable sur la biodiversité locale ou la salinité du milieu.

Les résidus solides, issus principalement de l’élevage, seront intégrés à un circuit de valorisation énergétique grâce à un partenariat avec une unité de méthanisation locale. Aucun rejet de boue brute n’est prévu dans l’environnement naturel. Cette logique d’économie circulaire vise à inscrire le projet dans un modèle bas carbone, avec une traçabilité rigoureuse des flux.

Sur le plan social et économique, l’arrivée de Pure Salmon représente une opportunité significative pour le territoire : 250 emplois directs seront créés, de tous niveaux de qualification, avec une politique de recrutement local prioritaire. Des partenariats sont déjà en cours avec les entreprises artisanales de la région, notamment pour les travaux, l’entretien et les fournitures.

L’entreprise prévoit également de jouer un rôle actif dans la formation. Une académie interne permettra de former les nouvelles recrues et de structurer un parcours professionnel dédié à l’aquaculture, en lien avec les établissements spécialisés. L’objectif est de contribuer à la structuration d’une filière française compétitive, capable de répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire.

Enfin, la maîtrise des conditions d’élevage offre un environnement stable pour les poissons, en réduisant drastiquement le recours aux traitements vétérinaires. Aucun antibiotique n’est utilisé en routine, et la croissance des saumons repose uniquement sur le contrôle de la température de l’eau et la qualité de l’alimentation.

En somme, le projet du Verdon s’inscrit dans une dynamique de relocalisation stratégique et de transition écologique. Il marque une étape décisive dans le développement d’une aquaculture française résiliente, à haute valeur ajoutée, capable de concilier innovation industrielle, respect du vivant et ancrage territorial.

Reste à voir si cette vision ambitieuse saura désarmer les critiques et rallier les opposants au projet médocain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Bulletin Bordelais ®
error: