l’Ehpad de Lormont traverse une crise inédite : le manque de personnel pèse lourdement sur la qualité des soins et la santé des soignants. Depuis le 16 septembre, le personnel mène une grève perlée pour alerter sur cette situation critique.
L’établissement accueille 95 résidents, mais les équipes sont réduites au minimum. Plusieurs postes d’aides-soignants et d’infirmiers restent vacants, et l’absentéisme touche particulièrement les aides-soignants. Les équipes travaillant sur le terrain se retrouvent souvent à trois pour gérer ce qui nécessiterait le double. Des journées de 12 heures deviennent fréquentes, avec des repos sacrifiés pour combler les manques.
Cette pression se répercute directement sur les résidents. Les soins d’hygiène de base sont comprimés et réalisés de manière sommaire, tandis que les activités quotidiennes se font au pas de course. Certains résidents ne bénéficieraient d’une toilette complète que tous les deux à trois mois, et la surveillance du bien-être serait incomplète.
Le CHU de Bordeaux, gestionnaire de l’établissement, reconnaît la situation mais assure que des mesures sont en cours : recrutement de personnel, promotion de l’attractivité de l’Ehpad et accompagnement des agents pour des formations ou validations d’expérience. Malgré ces annonces, la tension sur le terrain persiste et le personnel exprime un sentiment d’isolement face à l’urgence des besoins quotidiens.
