La révolution de la mobilité électrique est en marche, et avec elle, des innovations destinées à faciliter la recharge des véhicules.
Parmi celles-ci, la recharge par induction dynamique, qui permet aux voitures électriques de se recharger en roulant grâce à des câbles intégrés sous la chaussée, suscite un intérêt croissant. Cette technologie promet de transformer nos infrastructures routières et de redéfinir notre approche de la mobilité durable.
Le principe de la recharge par induction dynamique
La recharge par induction repose sur le phénomène de l’induction électromagnétique. Concrètement, des bobines émettrices sont intégrées sous la chaussée et génèrent un champ magnétique lorsqu’elles sont alimentées en courant alternatif. Les véhicules électriques, équipés de bobines réceptrices placées sous leur châssis, captent ce champ magnétique et le convertissent en électricité pour recharger leurs batteries. Ce processus se déroule sans contact physique, permettant une recharge en mouvement, éliminant ainsi la nécessité de s’arrêter à une borne.
Les expérimentations en France
La France s’engage activement dans l’exploration de cette technologie. En 2025, une expérimentation majeure est prévue sur l’autoroute A10, près de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Ce projet, d’un budget de 26 millions d’euros financé par l’État, vise à équiper un tronçon de 2 kilomètres de bobines de cuivre enterrées sous l’enrobé. Ces bobines créeront un champ magnétique capté par des capteurs installés sous les véhicules, permettant une recharge en temps réel pendant la conduite. L’objectif est de réduire la taille des batteries et de diminuer la fréquence des arrêts pour recharger, contribuant ainsi à la décarbonation du transport routier.
Parallèlement, des tests ont été menés à Paris et Versailles dans le cadre du projet européen INCIT-EV. À Paris, une portion de 30 mètres de la rue Floréal a été équipée de cette technologie. En roulant à 5 km/h sur cette piste, un véhicule peut récupérer jusqu’à 2 km d’autonomie grâce à une recharge de 30 kW. Ces essais visent à démontrer la faisabilité de la recharge par induction en milieu urbain et à évaluer son intégration dans les infrastructures existantes.
Les défis à relever
Malgré son potentiel, la généralisation de la recharge par induction dynamique doit surmonter plusieurs obstacles. Le coût d’installation est significatif : équiper un kilomètre de route avec cette technologie est estimé à environ 2 millions d’euros, contre 1 million pour une route classique. De plus, l’adaptation des véhicules est nécessaire, bien que les modifications soient limitées principalement à l’installation de la bobine réceptrice sous le châssis. Enfin, l’harmonisation des standards technologiques et la mise en place d’un cadre réglementaire approprié sont indispensables pour un déploiement à grande échelle.
Si les défis sont nombreux, les avantages potentiels de la recharge par induction dynamique sont considérables. Cette technologie pourrait réduire la dépendance aux bornes de recharge fixes, diminuer la taille et le poids des batteries, et ainsi abaisser le coût des véhicules électriques. De plus, en facilitant l’adoption des véhicules électriques, elle contribuerait significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la transition vers une mobilité plus durable.