Vendredi 26 septembre au matin, l’ambiance était inhabituelle dans un supermarché de Sainte-Eulalie, en périphérie bordelaise. Une vingtaine d’agriculteurs ont investi les allées pour alerter sur les risques liés aux futurs accords commerciaux conclus par l’Union européenne. Leur action visait avant tout à frapper les esprits des clients venus faire leurs courses.
Au cœur de leur mobilisation : l’accord de libre-échange entre Bruxelles et les pays du Mercosur, dont la ratification est en cours. Les producteurs dénoncent une ouverture accrue aux importations de viande, de volaille ou encore de miel, alors que leurs propres filières sont déjà sous tension. Selon eux, ces quotas, même limités en apparence, risquent de déstabiliser durablement le marché européen.
Le mouvement syndical agricole met également en cause l’injustice concurrentielle. Les produits étrangers ne répondent pas toujours aux mêmes normes sanitaires ou environnementales que ceux issus des exploitations françaises. Les agriculteurs réclament des règles identiques pour éviter ce qu’ils considèrent comme une distorsion de concurrence qui tire les prix vers le bas.
Enfin, la question du pouvoir d’achat s’invite dans le débat. Si une partie des consommateurs dit préférer l’origine locale, beaucoup avouent ne pas avoir les moyens de privilégier systématiquement le « made in France ». Pour les organisations agricoles, l’équation est claire : sans rééquilibrage des échanges et transparence totale sur l’origine des produits, les exploitations risquent de perdre encore davantage de terrain face aux importations.
