Un réseau de trafic de cannabis actif entre l’Espagne et la Gironde vient de tomber sous le coup de la justice.
Mercredi 5 mars, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné cinq individus impliqués dans cette organisation.
L’affaire démarre à la gare Saint-Jean de Bordeaux, le 3 novembre 2023. Ce jour-là, Ryad est contrôlé par les forces de l’ordre alors qu’il transporte quelques grammes de cannabis. Plus troublant encore : il détient 13 000 euros en liquide. Interrogé sur l’origine de cet argent, il évoque l’achat d’un véhicule, une explication qui peine à convaincre les policiers. Placé en garde à vue, il fait l’objet d’investigations plus poussées.
L’examen de son téléphone met en lumière une activité bien plus vaste. Les enquêteurs découvrent des échanges sur des applications chiffrées comme Telegram et Signal, où il est question de transactions de drogue, de tarifs et d’un certain « Razmo ». L’enquête permet de remonter jusqu’à Alexis Fotso Tene, un trafiquant notoire qui purgeait déjà une peine de prison pour des faits similaires.
Des livraisons depuis l’étranger
En suivant les transactions et les contacts de Ryad, les enquêteurs reconstituent le fonctionnement du réseau. Une trentaine de colis contenant entre 600 et 800 grammes de résine de cannabis chacun ont été envoyés depuis l’Espagne et les États-Unis, avant d’être réceptionnés chez un habitant de Casteljaloux, dans le Lot-et-Garonne. Une partie de la marchandise était ensuite écoulée en Gironde, notamment à Marcheprime et Audenge, via un revendeur basé à Bassens.
La police établit également un lien financier entre Ryad et Alexis Fotso Tene. Une perquisition chez l’ex-compagne de ce dernier permet de mettre la main sur 44 780 euros en liquide.
Lors de l’audience, les cinq accusés ont tenté de minimiser leur implication. Alexis Fotso Tene a nié en bloc toute connexion avec ce trafic. Ryad, pour sa part, s’est présenté comme un simple exécutant, sans réelle prise sur l’organisation.
La procureure a, au contraire, décrit un trafic structuré, avec des rôles bien définis et une organisation qui ne laissait rien au hasard. Selon elle, Ryad a joué un rôle bien plus actif qu’il ne le prétend, en orchestrant une partie de la logistique et en assurant la circulation des fonds.
Des peines adaptées à chaque profil
Le tribunal correctionnel a tranché. Alexis Fotso Tene a été condamné à trois ans de prison ferme. Ryad a écopé de trois ans, dont un an avec sursis probatoire pendant deux ans, assortis d’une amende de 8 000 euros.
Les trois autres prévenus, impliqués à différents niveaux du réseau, ont reçu des peines plus légères : six mois de sursis simple pour l’un, deux ans de prison dont 18 mois avec sursis probatoire pour un autre, et deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire pour le dernier. Le tribunal a décidé d’aménager ces peines sous bracelet électronique.
Tous les condamnés ont également interdiction de se contacter, afin d’éviter toute reconstitution du réseau.
