Les travaux de sécurisation du pont de pierre, qui s’étendront sur plusieurs mois à partir de mai, annoncent un été compliqué pour les usagers du réseau TBM.
À cela s’ajoute une mesure vivement contestée : l’augmentation prochaine des tarifs des titres de transport, soumise au vote vendredi 4 avril par Bordeaux Métropole. Dans les rues, les riverains oscillent entre résignation et colère.
Devant l’arrêt de tram Porte de Bourgogne, les affiches annonçant les futures interruptions de lignes sont déjà en place. À partir de début juin, les lignes A, C et D seront coupées partiellement, notamment sur les tronçons traversant la Garonne. Une coupure estivale qui coïncide, pour de nombreux usagers, avec un sentiment d’abandon.
Sarah, infirmière libérale, traverse le pont chaque jour à vélo :
« Déjà que c’est compliqué l’été, là on nous parle de déviations, de ponts fermés, de trams à l’arrêt, et en plus ils veulent augmenter les tarifs ? On va payer plus pour un service dégradé, c’est absurde. »
Le casse-tête des correspondances
Du côté des étudiants, c’est l’organisation quotidienne qui inquiète. Entre stages, jobs d’été et examens, les coupures de lignes risquent de perturber sérieusement les plannings.
Julien, 22 ans, en licence à l’université Montaigne, soupire :
« Je vais devoir prendre deux bus de remplacement, marcher 15 minutes de plus, et arriver en sueur à mes partiels. Le tram, c’est censé être fluide. Là, ça devient galère. »
Une hausse des tarifs au pire moment
La décision de Bordeaux Métropole de voter une hausse des titres de transport ce vendredi ne passe pas. Si le montant exact n’a pas encore été officiellement confirmé, les premières fuites évoquent une augmentation des abonnements mensuels. Une annonce qui coïncide très mal avec les perturbations prévues.
Aline, retraitée du quartier Nansouty, s’emporte :
« On veut nous faire croire que c’est pour améliorer le service, mais je ne vois que des coupures, des retards, et des bus bondés. Qu’ils viennent prendre les transports aux heures de pointe, ils verront. »
Un été à naviguer… à vue
Interrogé en marge d’une réunion publique, un élu de la Métropole défend la mesure :
« Nous devons faire face à l’augmentation des coûts d’entretien et d’énergie. La qualité du réseau reste une priorité, même pendant les travaux. »
Mais dans les faits, les usagers peinent à y croire. Sur les réseaux sociaux, les messages s’enchaînent, pointant un calendrier jugé “incohérent”, où désagréments et inflation semblent se répondre comme une traînée de poudre.
En guise d’alternative, la Métropole met en avant le renforcement de la navette fluviale “Le Bato” entre Quinconces et Stalingrad, ainsi que des parkings relais élargis. Des solutions jugées insuffisantes par plusieurs associations d’usagers, qui réclament un gel des tarifs tant que les travaux entravent les déplacements.
D’ici là, les Bordelais devront composer avec un réseau ralenti… et probablement un ticket un peu plus salé.
Mise à jour du vendredi 4 avril 2025:
Les usagers du réseau TBM auront un répit de quelques mois. La hausse de 3 % des tarifs, validée ce 4 avril par les élus de Bordeaux Métropole, ne sera appliquée qu’en septembre 2025.
La mesure devait entrer en vigueur dès juillet, mais les travaux prévus cet été, notamment sur les lignes A, C et D du tram ainsi que sur le pont de pierre, ont poussé la Métropole à revoir son calendrier.