La phase de travaux qui s’annonce sur le pont de pierre n’a pas tardé à produire ses premiers effets.
Depuis ce lundi 5 mai, les lignes de bus ne peuvent plus y circuler. Une reconfiguration du réseau qui débute avec la Lianes 16, contrainte de modifier son itinéraire pour rejoindre la rive gauche. À Bordeaux, cette réorganisation marque le coup d’envoi d’un chantier de grande ampleur, étalé sur quatre années.
Dès l’aube, la nouvelle donne s’est installée sans grand fracas, mais avec son lot d’incertitudes. La Lianes 16, qui reliait directement les deux rives via le pont de pierre, contourne désormais le fleuve en passant par le pont Saint-Jean. Un itinéraire de substitution qui allonge le parcours et traverse les quais de Paludate, Monnaie et Salinières, avant de revenir sur la rive droite par la rue de la Garonne et le quai Deschamps.
Si le service a été maintenu dans son rythme, l’absence d’une signalétique visible à certains arrêts a semé la confusion. Quelques usagers, notamment sur les tronçons touchés par la déviation, ont découvert le changement au dernier moment. Ce flottement ponctuel souligne les défis logistiques posés par la refonte progressive du réseau, alors même que d’autres lignes seront bientôt concernées.
Sur le pont lui-même, le passage reste ouvert aux piétons et aux cyclistes. Une partie de l’ouvrage a été neutralisée, et une signalisation au sol a été mise en place pour organiser la cohabitation. Les trottoirs, désormais sans bordures, cèdent la place à une circulation plus souple mais potentiellement moins lisible. Les bandes orange signalent les zones réservées aux marcheurs, tandis que les cyclistes disposent de leur propre tracé, matérialisé en rouge. Cette nouvelle configuration, bien que fonctionnelle, demande un temps d’adaptation.
La fermeture du pont aux bus n’est qu’un avant-goût des perturbations à venir. À partir du 2 juin, c’est le tram A qui sera à son tour interrompu sur une partie de son parcours. Une mesure qui, cumulée à la réorganisation des lignes de bus, modifiera en profondeur les habitudes de déplacement de nombreux Bordelais pendant l’été.
Ce chantier, prévu pour durer quatre ans, vise à sécuriser et restaurer l’un des plus anciens ouvrages de la ville. Mais en attendant, il faudra composer avec des trajets plus longs, des correspondances modifiées et une nécessaire vigilance, tant pour les usagers des transports en commun que pour les cyclistes et piétons empruntant le pont de pierre au quotidien.
