La justice britannique a récemment condamné Linda De Sousa Abreu, 31 ans, à 15 mois de prison pour avoir entretenu des relations sexuelles avec un détenu dans l’établissement de haute sécurité de Wandsworth, au sud de Londres.
Cette affaire, révélée par une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, met en lumière des failles importantes dans la gestion et la discipline du système pénitentiaire.
Un acte filmé dans une cellule
Les événements se sont déroulés entre le 26 et le 28 juin 2024. En service ce jour-là, Linda De Sousa Abreu, surveillante pénitentiaire, est entrée dans la cellule de Linton Weirich, un détenu condamné pour cambriolage. Selon l’enquête, une caméra corporelle, qu’elle portait par inadvertance en mode actif, a enregistré leurs ébats. Un autre détenu, utilisant un téléphone portable illégalement introduit dans la prison, a également filmé la scène.
La vidéo, d’une durée de cinq minutes, a rapidement circulé sur des plateformes en ligne. Ces images explicites, filmées dans une institution censée garantir l’ordre et la discipline, ont suscité une onde de choc dans l’opinion publique.
Une tentative de fuite et des mensonges
Après que l’incident a éclaté, Linda De Sousa Abreu a tenté de fuir le pays. Elle a été interceptée à l’aéroport d’Heathrow alors qu’elle s’apprêtait à prendre un vol pour Madrid. Lors de son arrestation, elle a d’abord affirmé qu’elle avait agi sous la contrainte du détenu. Cependant, les preuves accumulées par les enquêteurs – y compris des échanges téléphoniques et des témoignages d’autres détenus – ont réfuté cette version des faits.
Une condamnation exemplaire
Lors de son procès, Linda De Sousa Abreu a plaidé coupable d’abus de fonction publique. Le juge Martin Edmunds KC, en prononçant la sentence (15 mois de réclusion criminelle), a dénoncé un comportement qui “a gravement compromis la sécurité de l’établissement, entaché la réputation du système pénitentiaire et mis en danger la confiance du public”. Il a ajouté que les actions de la surveillante avaient également créé un environnement plus dangereux pour ses collègues.
Outre la peine de prison, Linda De Sousa Abreu ne pourra plus exercer dans une fonction publique liée à la sécurité.
Des répercussions au-delà des murs de la prison
L’affaire a également mis en lumière des problèmes systémiques au sein de l’établissement de Wandsworth. Linton Weirich, le détenu impliqué, avait accès à un téléphone portable – un problème récurrent dans les prisons britanniques. Cette affaire a relancé le débat sur la contrebande de téléphones, les caméras cachées et le manque de supervision dans des prisons surchargées.
Andrew Davy, directeur de la prison de Wandsworth, a reconnu les failles et annoncé une série de mesures pour renforcer la sécurité et la discipline. Il a également exprimé sa préoccupation quant à l’impact de cet incident sur la perception des surveillantes féminines par les détenus, évoquant un risque accru d’hostilité ou de comportements inappropriés à leur égard.
Les pressions dans les prisons britanniques
Cette affaire s’inscrit dans un contexte où le système carcéral britannique fait face à des défis considérables. Les conditions de travail des surveillants sont marquées par des sous-effectifs chroniques, des salaires faibles et des niveaux de stress élevés. Certains experts pointent un manque de formation et de soutien psychologique pour le personnel, ce qui pourrait expliquer en partie les comportements déviants observés dans des cas similaires.
Une leçon pour l’avenir
Le scandale a également eu des répercussions dans la sphère politique. Plusieurs députés ont demandé une enquête approfondie sur les pratiques de recrutement et la gestion des prisons. Des voix s’élèvent pour réclamer des investissements dans la sécurité et le bien-être des surveillants afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
Linda De Sousa Abreu, désormais incarcérée dans un autre établissement, fait face à une période de réflexion sur les conséquences de ses actes. Cette affaire, bien que choquante, pourrait servir d’électrochoc pour réformer un système pénitentiaire sous pression.