Une mobilisation féministe s’est tenue le samedi 25 janvier 2025, devant le Théâtre du Casino Barrière à Bordeaux.
En cause : la tenue du spectacle d’Ary Abittan, humoriste controversé, accusé de viol en 2021. Ce rassemblement, orchestré par plusieurs collectifs et associations, visait à dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une banalisation des violences sexuelles et une tribune accordée à une figure publique au passé judiciaire controversé.
En novembre 2021, Ary Abittan avait été mis en examen après la plainte d’une jeune femme de 23 ans pour viol. Bien qu’un non-lieu ait été prononcé en avril 2024, la décision judiciaire n’a pas suffi à calmer les tensions. Pour de nombreuses associations féministes, ce non-lieu n’efface pas les interrogations éthiques autour de son retour sur scène, ni l’impact que cela peut avoir sur les survivantes de violences sexuelles.
Une contestation organisée et audible
Le collectif “Collages féministes Bordeaux”, soutenu par une douzaine d’associations locales et de partis politiques, a exigé l’annulation immédiate du spectacle. Dans un communiqué percutant, ils dénoncent :
“En accueillant Ary Abittan, le Casino Barrière donne une tribune à un homme accusé de violences sexuelles. Ce mépris des victimes ne peut rester impuni.”
Malgré cet appel, la direction du Casino Barrière a choisi de maintenir la représentation. En réponse, des manifestantes se sont rassemblées devant le théâtre, brandissant des pancartes et scandant des slogans tels que :
“Le viol, ça vous fait rire ? Honte à vous !”
Cette polémique ne se limite pas à Bordeaux. Ces dernières années, Ary Abittan a vu plusieurs de ses spectacles annulés ou perturbés par des mouvements similaires dans d’autres villes. En 2022, des dates à Lille et Lyon avaient été déprogrammées sous la pression des militants. En 2024 et 2025, des annulations sporadiques, comme à Amiens, montrent que la controverse reste vive à l’échelle nationale.
Le choix de maintenir la représentation a provoqué un vif débat sur la responsabilité des institutions culturelles. Doivent-elles séparer l’œuvre de l’artiste ? Ou au contraire, assumer un devoir moral dans leurs programmations ? Pour l’heure, le Casino Barrière reste silencieux sur cette controverse.