Un séisme dans le paysage syndical agricole de Nouvelle-Aquitaine.
La Coordination Rurale (CR) vient de renverser la FNSEA dans plusieurs Chambres d’agriculture de la région, s’imposant notamment en Gironde, Dordogne, Charente et Lot-et-Garonne. Longtemps restée dans l’ombre du syndicat dominant, la CR confirme son ascension et bouleverse l’équilibre des forces.
En Gironde, l’exploit est retentissant : avec 36,75 % des suffrages, la Coordination Rurale dépasse d’une courte tête la FNSEA (36,48 %). Un résultat d’autant plus spectaculaire que, l’an dernier encore, le syndicat ne comptait qu’une poignée d’adhérents dans le département.
Même scénario en Dordogne, où la Coordination Rurale décroche 44,31 % des voix et prend la présidence avec 13 sièges, alors qu’elle n’en détenait que trois en 2019. En Charente, elle reprend également le contrôle avec 45,71 % des suffrages, mettant fin au mandat de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs.
Cette vague de succès reflète un profond besoin de changement chez les exploitants. À bout de souffle face aux crises successives, aux normes de plus en plus contraignantes et à un sentiment de déclassement, une partie du monde agricole se tourne vers un syndicalisme de rupture. Portée par son image de mouvement proche du terrain, la CR a su mobiliser, notamment via ses « bonnets jaunes », visibles lors des récentes manifestations.
Au-delà de ces victoires locales, le syndicat revendique une percée nationale. Il pourrait ainsi peser davantage sur les décisions à venir et influencer les politiques agricoles des prochaines années, en promouvant une approche plus enracinée dans les réalités du métier. Un basculement qui marque une inflexion majeure dans la représentation du monde paysan.