Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s’est opposé jeudi soir à l’idée de rétablir le service militaire obligatoire, malgré le soutien marqué des Français pour cette mesure.
Il estime que l’armée actuelle requiert avant tout des spécialistes formés à des compétences très précises, une orientation bien différente de celle du service national, supprimé il y a bientôt trente ans.
Plutôt qu’un retour en arrière, Sébastien Lecornu défend l’idée d’une réserve militaire beaucoup plus solide et mieux formée. Suivant ainsi les directives d’Emmanuel Macron, il a annoncé vouloir porter le nombre de réservistes à 100 000, pour épauler les 210 000 militaires actifs envisagés. Cela représenterait un changement important par rapport au passé récent, avec un réserviste pour deux militaires actifs, contre un réserviste pour six auparavant.
Le ministre a par ailleurs souligné que les arguments favorables au retour du service militaire étaient souvent davantage liés aux questions sociales qu’aux enjeux militaires réels, comme l’intégration ou l’accès à certaines formations pratiques.
Enfin, Sébastien Lecornu a évoqué une nouvelle menace stratégique, mettant en garde contre la militarisation accrue de l’espace. Il a alerté sur les risques potentiels d’attaques contre des satellites, par exemple au moyen d’armes laser, et appelé à une vigilance renforcée pour éviter que la France ne soit dépassée dans ce domaine crucial.