Le 15 janvier 2025, un appel au 17 a révélé une scène de violences conjugales à Artigues-près-Bordeaux.
Une femme, en instance de divorce, a signalé avoir été frappée au visage par son époux dans leur domicile familial. Cet acte, survenu sous les yeux de leurs trois enfants mineurs, a déclenché une procédure judiciaire malgré l’absence de dépôt de plainte de la victime.
L’agression, qualifiée de brutale, a laissé des traces visibles. Examinée par un médecin légiste, la victime s’est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de sept jours. Malgré la gravité des faits, elle a refusé de porter plainte, une situation malheureusement fréquente dans les cas de violences conjugales.
Le parquet de Bordeaux, conscient de la portée de l’incident, a décidé d’agir sans attendre. En raison de la présence des trois enfants lors de cette agression, mais également d’un précédent en janvier 2024, le ministère public a demandé la tenue d’une comparution immédiate pour le prévenu. Ce dernier avait déjà giflé sa femme dans un incident antérieur, sans qu’un ITT ne soit constaté à l’époque.
La question des enfants au cœur de l’affaire
Les enfants, témoins directs de ces scènes de violence, auraient pu fournir des témoignages essentiels. Cependant, la victime a catégoriquement refusé que leur parole soit recueillie par la justice. Face à ce refus, le ministère public a demandé la nomination d’un administrateur ad hoc pour représenter et protéger les intérêts des mineurs.
Lors de l’audience du 20 janvier, le tribunal a décidé de reporter la suite de l’affaire à mars 2025, afin de garantir un cadre sécurisé pour l’audition des enfants. En attendant, le père de famille, âgé de 51 ans, a été placé en détention provisoire, une mesure visant à protéger la mère et les enfants.
Un fléau sociétal toujours préoccupant
Ce drame familial illustre une fois de plus la gravité des violences conjugales dans la région bordelaise. À Artigues-près-Bordeaux, les cas de violences intrafamiliales ont bondi de 16,67 % entre 2022 et 2023, passant de 30 à 35 plaintes. Plus largement, Bordeaux reste une ville où ces violences représentent une part significative des affaires judiciaires locales.
Les autorités locales s’emploient à mieux accompagner les victimes et à dissuader les récidives. En plus des sanctions judiciaires, des associations comme l’Apafed offrent un soutien précieux, allant de l’assistance juridique à l’accompagnement psychologique. Ces dispositifs visent à briser l’isolement des victimes et à leur permettre de reconstruire leur vie.
En plaçant le prévenu en détention provisoire, la justice envoie un message clair : la tolérance zéro face aux violences conjugales. Cette décision souligne également l’importance de protéger les enfants, souvent oubliés dans ces drames, mais dont la parole est essentielle pour rendre justice.

