D’ici quelques mois, un projet ambitieux verra le jour sur la zone portuaire de Bassens, en Gironde.
Le producteur indépendant d’énergies renouvelables CVE s’apprête à mettre en service une unité de méthanisation capable de convertir des déchets organiques en biométhane. Ce site, conçu pour valoriser plusieurs milliers de tonnes de biodéchets chaque année, s’inscrit dans une dynamique de transition énergétique et de décarbonation des activités industrielles.
Implanté sur les communes de Bassens et Ambarès-et-Lagrave, cet équipement fonctionnera grâce à une ressource bien particulière : les déchets issus de l’industrie agroalimentaire et des invendus de la grande distribution. Au total, ce sont 25 000 tonnes de matières organiques qui seront traitées chaque année pour produire du gaz renouvelable.
La méthanisation est un processus naturel permettant aux déchets organiques de fermenter sous l’action de bactéries, générant ainsi un gaz riche en méthane. Ce biométhane, une fois épuré, présente les mêmes caractéristiques que le gaz naturel fossile et peut être injecté directement dans le réseau de distribution.
Une injection directe dans le réseau de gaz bordelais
L’énergie produite par cette installation ne sera pas stockée, mais immédiatement acheminée vers le réseau de gaz exploité par Régaz-Bordeaux. Chaque heure, environ 300 m³ de biométhane seront injectés, de quoi couvrir les besoins en chauffage et en cuisson d’environ 3 500 foyers.
Ce projet s’inscrit dans la démarche “Port à Énergie et Économie POSitives” (PEEPOS), un programme lancé par le Grand Port Maritime de Bordeaux pour favoriser la transition énergétique du secteur portuaire. Grâce à cette unité, les émissions de gaz à effet de serre du port devraient être réduites de 50 %, une avancée majeure dans la stratégie de décarbonation des infrastructures industrielles locales.
Des bénéfices environnementaux et agricoles
Au-delà de la production d’énergie, le méthaniseur générera également un sous-produit utile : le digestat, un fertilisant naturel qui pourra être utilisé par les agriculteurs locaux en substitution des engrais chimiques. Ce modèle d’économie circulaire favorise une approche durable en donnant une seconde vie aux déchets et en réintégrant les résidus organiques dans le cycle agricole.
Avec un coût estimé à 13 millions d’euros, cette installation bénéficie du soutien de plusieurs acteurs institutionnels. L’Union européenne a contribué via le fonds FEDER, apportant 2,7 millions d’euros, tandis que l’ADEME (Agence de la transition écologique) a investi 1,18 million d’euros dans le projet.
Alors que la construction est en phase avancée, la mise en service de l’unité est prévue pour le début de l’année 2025. Une inauguration officielle devrait suivre peu après, marquant une étape clé pour le développement des énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine.
