Ce jeudi 24 avril au soir, un pan méconnu de la Base sous-marine de Bordeaux s’apprête à changer de visage.
L’Annexe, longtemps restée en marge des circuits culturels classiques, devient le premier “lieu culturel de proximité” lancé par la Ville. Une initiative inédite, pensée pour rapprocher la culture des habitants, là où ils vivent, loin des grands équipements du centre.
À l’origine du projet, une idée simple : faire de certains espaces vacants ou peu utilisés de véritables points d’ancrage culturel à l’échelle du quartier. Ni musée, ni centre culturel traditionnel, ces lieux veulent casser les codes, mêler les usages et s’adapter aux besoins du territoire. L’Annexe de la Base sous-marine devient ainsi un terrain d’expérimentations où se croisent arts vivants, moments festifs, projets associatifs, actions citoyennes, et tout ce qui naît de la vie collective.
Pas de programmation descendante : ici, ce sont deux structures locales – Dézip et Le Grand Incendie – qui prennent les rênes. Ensemble, elles forment “Boîte Noire”, une alliance créative chargée d’imaginer une offre culturelle accessible, inclusive et vivante. Elles comptent bien faire de l’Annexe un lieu où chacun peut trouver sa place, qu’il soit artiste, habitant du quartier ou simple curieux.
Une politique qui vise tous les quartiers
Avec ce premier lieu, la Ville de Bordeaux initie un réseau destiné à se déployer dans d’autres secteurs. L’objectif : rééquilibrer l’offre culturelle, aujourd’hui très centrée, et soutenir les initiatives de terrain souvent invisibles. D’autres ouvertures sont prévues, notamment à Nansouty en mai 2025.
Chaque lieu aura sa singularité, en fonction de son quartier. Mais tous partageront une même philosophie : faire de la culture un outil de lien social, d’émancipation, et de transformation locale. En clair, ne pas imposer des projets venus d’ailleurs, mais écouter, co-construire, et faire ensemble.
Pour célébrer l’ouverture, Boîte Noire propose une soirée gratuite et ouverte à tous : karaoké, blind test, prises de parole… Un format volontairement léger, festif, qui donne le ton. Dès le mois de mai, la programmation s’intensifie avec une fête de quartier autour des fleuves, puis un festival pluridisciplinaire en juin mêlant théâtre, drag, cirque et archives vivantes du quartier.
