Virage stratégique pour l’éclairage public à Bordeaux. Deux ans après la mise en place du plan “Bordeaux nuit étoilée”, la municipalité modifie sa copie face aux inquiétudes exprimées par les Bordelais.
À partir de ce mois de février 2025, toutes les rues de la ville resteront éclairées jusqu’à 2h30 du matin, repoussant ainsi l’extinction de l’éclairage qui, jusqu’ici, débutait à 1h.
Une décision prise en réponse aux critiques, notamment celles des habitants et commerçants du centre-ville, qui dénonçaient un sentiment d’insécurité sur fond de rues plongées trop tôt dans l’obscurité.
Un ajustement dicté par la réalité du terrain
Lorsqu’il a été lancé en janvier 2023, le plan “Bordeaux nuit étoilée” s’inscrivait dans une démarche écologique et économique. L’objectif était clair : réduire la pollution lumineuse, préserver la biodiversité et limiter la consommation énergétique en éteignant 57 % des rues de 1h à 5h du matin.
Mais cette politique, bien qu’ambitieuse, a rapidement divisé. Habitants et professionnels de la nuit ont pointé du doigt des rues désertées et sombres qui pouvaient générer un sentiment d’insécurité accru, notamment à la sortie des bars et établissements de nuit, dont la fermeture est fixée à 2h.
Conscient de cette problématique, Pierre Hurmic et son équipe municipale ont décidé d’opérer un réajustement pragmatique, en prolongeant l’éclairage jusqu’à 2h30 du matin, un horaire mieux calé sur le rythme de la vie nocturne bordelaise.
Un compromis entre sécurité et engagement écologique
Loin d’être un simple retour en arrière, cette évolution s’inscrit dans une logique d’adaptation. En parallèle du maintien de l’éclairage plus tardif, 13 grands axes et rues stratégiques resteront allumés même après 2h30, assurant ainsi un maillage sécurisé pour les déplacements nocturnes.
Autre mesure complémentaire : le passage à l’éclairage LED sur l’ensemble des 32 000 lampadaires bordelais. Une modernisation qui permettra de réduire la consommation énergétique tout en maintenant un éclairage optimisé.
Un comité de suivi, regroupant associations de quartier, experts en urbanisme et représentants des forces de l’ordre, sera mis en place pour évaluer régulièrement l’efficacité du dispositif et ajuster, si besoin, les horaires d’extinction.
Avec cette révision de “Bordeaux nuit étoilée”, la municipalité semble rechercher le bon dosage entre engagement écologique et besoin de sécurité. Car si la réduction de la pollution lumineuse et des dépenses énergétiques reste un enjeu central, la perception du cadre de vie par les habitants demeure un facteur clé.