Le cap budgétaire est désormais fixé, François Bayrou a dévoilé, ce mardi 15 juillet, les grandes lignes d’un plan d’économies inédit pour tenter de redresser les comptes publics, avec pour objectif de contenir le déficit à 4,6 % du PIB l’an prochain, et amorcer une trajectoire de désendettement d’ici la fin de la décennie. L’exercice s’annonce risqué, tant sur le plan politique que social.
Parmi les mesures phares, une stricte limitation des dépenses de l’État, assortie d’un effort budgétaire de 43,8 milliards d’euros. Tous les ministères seront mis à contribution, tandis que les crédits 2026 seront figés à leur niveau actuel, hors défense et service de la dette. Le chef du gouvernement entend aussi s’attaquer aux niches fiscales jugées inefficaces, revoir certains avantages des retraités aisés, et instaurer une contribution additionnelle pour les hauts revenus.
Côté protection sociale, plusieurs ajustements sont prévus, notamment sur les remboursements de soins pour affections longue durée, la franchise pharmaceutique annuelle, et la suppression progressive de certains statuts. Deux jours fériés seront en outre retirés du calendrier — une annonce symbolique, censée témoigner de l’engagement collectif exigé. Le secteur public sera également mis à la diète avec la non-reconduction d’un départ sur trois dans la fonction publique et une revue drastique des opérateurs et agences.
En parallèle, Bayrou promet une offensive contre toutes les formes de fraude et une série de simplifications administratives à l’automne, via ordonnances. Les discussions sur l’assurance chômage et les règles d’embauche doivent aussi être relancées rapidement. Le Premier ministre, conscient de sa position fragile, invite l’ensemble des forces politiques à enrichir ce projet sans pour autant le dénaturer.