La programmation du chanteur Amir aux Francofolies de Spa provoque une vague de désistements et de critiques parmi les artistes. Plusieurs voix s’élèvent contre sa venue, jugée politiquement problématique en raison d’engagements passés.
À quelques jours du lancement du festival belge, la polémique enfle. Une dizaine de musiciens, tous programmés cette année, ont publié un texte collectif pour exprimer leur désaccord avec le choix de la direction. Parmi eux, Yoa, lauréate récente de prix musicaux, a annoncé son retrait pur et simple de l’événement, évoquant des raisons de conscience et refusant toute proximité avec une figure perçue comme soutenant une politique militaire controversée.
La contestation se fonde notamment sur des faits relayés par des collectifs militants, qui pointent certaines apparitions passées du chanteur dans des rassemblements liés à l’armée israélienne ou à des élus ultra-conservateurs. Ces éléments alimentent un malaise dans une partie du milieu artistique, qui redoute d’être instrumentalisée ou associée, même indirectement, à un message politique clivant.
Les organisateurs, eux, maintiennent la prestation prévue, invoquant la neutralité artistique et la difficulté de juger les convictions profondes d’un invité sur scène. Le label du chanteur déplore quant à lui une campagne jugée discriminatoire à l’encontre de son artiste, et rejette les accusations portées contre lui. La tension ne semble pas retomber, et d’autres festivals, comme celui de Gardanne, commencent également à faire face à des demandes de clarification ou de débat.