Le projet de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Sud-Ouest, visant à relier Bordeaux à Toulouse et Dax, continue de susciter des débats passionnés entre avancées significatives et oppositions locales ferventes.

La Reine des Reynettes

Les travaux de la LGV ont franchi des étapes notables ces derniers mois. Au nord de Toulouse, un campement d’opposants installé depuis plusieurs mois sur le tracé de la future ligne, près de Saint-Jory, a été démantelé le mercredi 22 janvier 2025, avec l’interpellation d’une dizaine de militants.

Parallèlement, les porteurs du projet de la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LNSO) se sont réunis à deux reprises en fin d’année 2024 pour faire le point sur les avancées de cet axe ferroviaire à grande vitesse reliant Bordeaux à Toulouse et Dax à l’Espagne.

Ces réunions ont permis de confirmer le calendrier des travaux, avec une mise en service prévue en 2032 pour la section Bordeaux-Toulouse. Les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) ont démarré après l’autorisation environnementale délivrée en octobre 2024, visant notamment à créer une troisième voie et à supprimer six passages à niveau sur une distance de 12 kilomètres. Des travaux similaires ont commencé au nord de Toulouse en février 2024.

Oppositions persistantes

Malgré ces avancées, l’opposition au projet demeure vive. Le collectif “LGV NiNa” (Ni ici, Ni ailleurs) prépare un nouveau “grand week-end de mobilisation contre les LGV” entre le 21 et le 23 mars 2025 dans la vallée du Ciron, en Gironde, secteur central du futur triangle ferroviaire constituant le nœud du projet. Les opposants dénoncent un projet “pharaonique”, estimé à 14,3 milliards d’euros, qu’ils jugent coûteux, inutile et destructeur pour l’environnement.

En octobre 2024, une manifestation non déclarée avait réuni entre 800 et 1 000 personnes à Lerm-et-Musset, en Gironde, pour protester contre la future ligne ferroviaire à grande vitesse. Les participants, rejoints par le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, avaient dénoncé un “grand projet inutile” et l’artificialisation d’environ 5 000 hectares de terres agricoles et forestières.

Le projet divise également la classe politique locale. Certains élus, notamment les maires de Bordeaux, Bayonne et Irun, plaident pour la rénovation des lignes existantes plutôt que la construction de nouvelles infrastructures. En septembre 2024, le tribunal administratif de Toulouse a rejeté un recours en référé déposé par des associations écologistes contre les travaux d’aménagements ferroviaires au nord de la ville, destinés à la future LGV Bordeaux-Toulouse, estimant qu’il n’y avait pas de doute sérieux quant à la légalité de l’autorisation gouvernementale.

Alors que les travaux progressent conformément au calendrier établi, les opposants au projet continuent de mobiliser l’opinion publique et les instances juridiques pour tenter de freiner, voire d’annuler, la réalisation de la LGV Sud-Ouest. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir de ce projet d’envergure, symbole des tensions entre développement infrastructurel et préservation de l’environnement.

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