À Bordeaux, où la crise du logement s’intensifie d’année en année, une initiative locale permet à des familles en difficulté de retrouver un toit.
En mobilisant des biens vacants, l’association bordelaise “Dédale”, parvient à loger des personnes sans domicile tout en réalisant des économies substantielles pour la collectivité.
Depuis sa création en 2022, cette organisation met en relation des propriétaires disposant de logements inoccupés avec des associations engagées dans la lutte contre la précarité. Cette démarche a déjà permis à une quinzaine de foyers de sortir de l’urgence, tout en réduisant le recours aux nuitées d’hôtel, dont le coût pèse lourdement sur les finances publiques. Selon les estimations, l’initiative aurait évité près de 20 000 nuitées financées par les dispositifs d’hébergement d’urgence.
Un besoin urgent de solutions face à la crise
À Bordeaux, la pression immobilière ne cesse de croître. Les loyers élevés et la pénurie de logements accessibles laissent de nombreuses personnes sans solution pérenne. Les dispositifs d’hébergement d’urgence, déjà saturés, peinent à faire face à l’afflux constant de demandes.
Face à cette situation, l’association bordelaise identifie des logements vacants et collabore avec les propriétaires pour les rendre disponibles temporairement aux familles en grande précarité. Ce modèle repose sur des conventions spécifiques qui permettent aux occupants de bénéficier d’un hébergement stable, sans pour autant engager les propriétaires dans des démarches trop contraignantes.
Une approche pragmatique et solidaire
Ce projet repose sur une coopération étroite entre acteurs publics et privés. Tandis que les associations assurent l’accompagnement social des familles accueillies, les propriétaires trouvent dans ce dispositif une alternative au laisser-aller de leurs biens vacants. Certains bénéficient même d’aides pour remettre en état leurs logements, ce qui leur permet d’envisager une mise en location durable après l’accueil temporaire.
L’un des aspects les plus novateurs de cette initiative réside dans sa capacité à combiner réactivité et efficacité. Les familles logées, souvent confrontées à des conditions de vie précaires – hébergement d’urgence, hôtels, voire rue – retrouvent une stabilité qui leur permet de se reconstruire. Par ailleurs, la collectivité allège le coût de l’hébergement temporaire, qui représente une part non négligeable des dépenses publiques.
Une dynamique à renforcer
Si l’impact de ce dispositif est indéniable, ses acteurs soulignent que le nombre de logements vacants mobilisés reste encore insuffisant par rapport aux besoins réels. Bordeaux compte plusieurs milliers de logements inoccupés, et un élargissement du dispositif permettrait d’augmenter considérablement le nombre de familles bénéficiaires.
L’association Dédale poursuit donc son travail de sensibilisation auprès des propriétaires et des collectivités afin d’étendre son action. Plusieurs municipalités ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour reproduire ce modèle ailleurs en France.