Les trains ne s’arrêteront plus à Villenave d’Ornon pendant six mois. Depuis le 31 mars, la petite gare girondine a été rayée des dessertes quotidiennes, et ce jusqu’au 28 septembre 2025.
Une décision qui tombe mal pour les usagers habitués à monter à bord à deux pas de chez eux.
À l’origine de cette fermeture est un chantier colossal lancé au sud de Bordeaux. Derrière le sigle un peu opaque AFSB – pour Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux – se cache une transformation en profondeur du réseau. L’objectif : rajouter des voies, fluidifier le trafic, absorber l’augmentation des trains, et préparer l’arrivée d’une nouvelle ère ferroviaire. Sur les rails concernés, on promet une ligne TER plus réactive entre Bordeaux et Agen, et surtout une meilleure cohabitation avec les trains à grande vitesse.
Car ce chantier n’est pas isolé. Il s’intègre dans le très ambitieux Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Au programme : deux futures LGV, l’une vers Toulouse, l’autre vers l’Espagne. Et un tronc commun qui traverse justement le secteur de Villenave. En clair, les travaux en cours ne sont que le début d’un basculement bien plus large du réseau ferroviaire régional.
En attendant, les riverains trinquent. Pour rejoindre Bordeaux ou en revenir, il faudra désormais passer par les gares voisines de Bègles ou Cadaujac. Aucun train de remplacement, pas de navette dédiée. Le réseau de bus fait ce qu’il peut, mais rallonge sérieusement les trajets.
La SNCF recommande de suivre l’évolution des perturbations via ses outils numériques. Mais dans les rues de Villenave, nombreux sont ceux qui auraient préféré qu’on leur parle de solutions, plutôt que d’une fermeture sèche de six mois.