Derrière les paysages bucoliques et les étendues d’eau paisibles de Parempuyre, un autre visage se dessine : celui d’une zone envahie par des dépôts sauvages, et des carcasses de véhicules abandonnés.
Un problème récurrent qui exaspère les riverains et soulève des questions environnementales et sécuritaires.
« Il y a régulièrement des véhicules incendiés et brûlés », témoigne un habitant, désolé de la situation.
Selon lui, les lacs de la commune sont devenus une véritable zone de non-droit où certains viennent se débarrasser de leurs épaves ou commettre des actes de vandalisme en toute impunité.




Des voitures immergées dans un lac


Si l’image de véhicules calcinés au bord des chemins inquiète, celle de voitures immergées dans les lacs alarme encore davantage. Un autre résident confie avoir été témoins d’une scène troublante, il ne sait pas s’il doit en rire :
« L’autre fois, on a vu deux véhicules. Il y avait une Clio dans le lac, confie un pêcheur accompagné d’un autre jeune homme. »
Loin d’être un cas isolé, ce type d’abandon pose un réel problème environnemental. Batteries, huiles de moteur, liquides de refroidissement… Autant de substances nocives qui risquent de polluer les eaux et d’affecter la faune et la flore locales.
Les habitants sont d’autant plus préoccupés que ces décharges sauvages et ces actes de vandalisme se multiplient.
« Avant, on se promenait ici sans souci, mais aujourd’hui, c’est autre chose », confie un promeneur habitué du secteur.





Certains évoquent même une montée de l’insécurité dans la zone.
« Le soir, on préfère éviter de s’y aventurer. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber », souffle un autre promeneur.
Une zone difficile à surveiller et un manque de moyens
Si la municipalité de Parempuyre semble consciente du problème, la surveillance de ces zones reculées demeure un défi. Les lacs et les espaces boisés qui les entourent offrent des recoins idéaux pour des actes clandestins. Les patrouilles paraissent rares, et les moyens humains et techniques pour lutter contre ces incivilités sont peut-être aussi limités.

Les autorités locales, pourtant alertées à plusieurs reprises, peinent à apporter une réponse efficace. Quant aux forces de l’ordre, elles interviennent ponctuellement, mais l’absence de flagrants délits compliquerait les actions en justice.
De leur côté, les habitants réclament des mesures concrètes : nettoyage des sites souillés, renforcement des contrôles, aménagement de barrières pour limiter l’accès aux véhicules…
« Ce n’est pas normal qu’une commune comme Parempuyre soit laissée à l’abandon sur ce sujet », déplore un riverain.

Certains riverains proposent carrément d’organiser des journées citoyennes de ramassage des déchets et d’entretien des alentours des plans d’eau pour tenter de redonner à ces lacs leur aspect naturel. Une initiative louable mais qui ne suffira probablement pas à enrayer le problème sans un engagement plus ferme des autorités.
Concernant la situation, la municipalité de Parempuyre n’a pour l’heure toujours pas réagit auprès du Bulletin Bordelais.
Un point rapide sur la situation :
Le phénomène des dépôts sauvages constitue un défi majeur pour l’ensemble de Bordeaux Métropole, touchant de nombreuses communes, y compris Parempuyre. En 2019, les services de la métropole ont collecté 2 034 tonnes de dépôts sauvages, illustrant l’ampleur du problème.
Certaines zones sont particulièrement affectées. Par exemple, dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux, les dépôts de sacs-poubelles en dehors des bacs prévus atteignent 740 kg par habitant et par an, comparé à 400 kg/habitant dans d’autres quartiers de la ville. De plus, environ 1 500 encombrants, tels que canapés et meubles, sont enlevés chaque mois dans ce secteur, soit une augmentation de 27 % des déchets dans les rues entre 2021 et 2023.
Face à cette situation, Bordeaux Métropole a mis en place plusieurs initiatives pour lutter contre les dépôts illégaux. Une brigade anti-incivilités a été créée pour identifier et sanctionner les contrevenants. De plus, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement organisées pour encourager les habitants à adopter des comportements responsables en matière de gestion des déchets.