Pessac : la CDAC bloque le projet d’un Lidl en extra-rocade, un revers pour l’enseigne

Le projet d’implantation d’un supermarché Lidl dans l’extra-rocade de Pessac a été stoppé net par un avis défavorable de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) de la Gironde, rendu le 5 février 2025.

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Cette décision met en lumière les tensions entre développement commercial et préservation du tissu économique local.

Lidl souhaitait implanter un magasin de 1 591 m² sur un terrain situé au 200 avenue du Général-Leclerc, actuellement occupé par l’entreprise Soumat, spécialisée dans les remorques. L’enseigne, qui poursuit une stratégie d’expansion agressive en Nouvelle-Aquitaine, ambitionnait d’offrir aux consommateurs un espace de vente modernisé, conforme aux dernières normes environnementales.

Toutefois, ce projet a rencontré une forte opposition. La municipalité de Pessac s’est formellement opposée à cette implantation, craignant une baisse d’activité pour les commerces existants, notamment ceux du centre-ville et des zones commerciales adjacentes. Selon plusieurs élus locaux, l’ouverture de ce Lidl risquait d’aggraver une dynamique de déséquilibre entre grandes surfaces et commerces indépendants, un enjeu déjà sensible dans la métropole bordelaise.

D’autres arguments ont également pesé dans la balance. L’impact sur l’aménagement du territoire et la circulation a été un point de friction. L’extra-rocade de Pessac connaît déjà une forte densité de trafic, et l’implantation d’une nouvelle grande surface aurait pu accentuer les problèmes de congestion dans ce secteur.

Les motivations de la CDAC

La Commission départementale d’aménagement commercial, chargée d’évaluer l’impact des nouvelles implantations commerciales, s’appuie sur plusieurs critères :

  • L’équilibre commercial : éviter la destruction d’emplois dans les commerces de proximité et maintenir un tissu économique diversifié.
  • L’impact environnemental : favoriser des projets intégrant une démarche durable, en limitant l’artificialisation des sols et les nuisances (circulation, pollution visuelle).
  • L’aménagement du territoire : s’assurer que les nouvelles installations ne déséquilibrent pas l’offre commerciale existante et qu’elles répondent aux besoins réels des habitants.

Dans ce contexte, l’avis défavorable rendu le 5 février constitue un obstacle majeur pour Lidl, qui misait sur ce site pour renforcer son maillage territorial en Gironde.

Quelle suite pour Lidl ?

Lidl dispose désormais de plusieurs options pour tenter de faire aboutir son projet :

  1. Faire appel de la décision auprès de la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC). Cette instance peut revoir le dossier et, dans certains cas, annuler la décision départementale. Toutefois, les recours devant la CNAC sont rarement couronnés de succès si les arguments avancés localement restent solides.
  2. Modifier son projet en intégrant des aménagements pour répondre aux préoccupations soulevées par la CDAC et la municipalité. Lidl pourrait par exemple proposer des compensations économiques pour les commerces locaux, revoir l’intégration environnementale du projet ou adapter la taille de son magasin.
  3. Chercher un autre site d’implantation dans un secteur moins contesté. Cependant, trouver un terrain disponible et conforme aux attentes réglementaires peut s’avérer complexe.

Avec la montée des préoccupations sur l’artificialisation des sols et la disparition progressive des commerces de proximité, les instances d’aménagement commercial se montrent de plus en plus vigilantes avant d’autoriser de nouvelles implantations. À Pessac, l’issue de ce dossier sera suivie de près, tant par les acteurs économiques que par les habitants.

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