Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment présenté un plan ambitieux visant à intensifier la lutte contre les filières criminelles responsables de l’immigration clandestine en France.
Ce plan s’articule autour de plusieurs axes stratégiques destinés à renforcer l’efficacité des actions menées contre les passeurs et à améliorer la coordination entre les différents acteurs impliqués.
Parmi les mesures phares annoncées, la mise en place de la Cellule d’échange de renseignement sur le trafic de migrants (CERTIM) occupe une place centrale. Cette structure inédite vise à faciliter le partage d’informations entre les services de renseignement, les forces de l’ordre et les autorités judiciaires, afin de démanteler plus efficacement les réseaux de passeurs. La CERTIM permettra une meilleure coordination des opérations et une réactivité accrue face aux évolutions des modes opératoires des filières criminelles.
Le plan prévoit également un accroissement significatif des effectifs déployés sur le terrain. Ainsi, plus de deux cents personnels supplémentaires seront mobilisés pour renforcer les équipes de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), de la police aux frontières et des commissariats situés dans les zones les plus concernées par les flux migratoires, notamment sur le littoral de la Manche. Ces renforts s’accompagneront d’une dotation en équipements modernes, tels que des drones et des dispositifs de vision nocturne, pour améliorer la surveillance des côtes et des points de passage sensibles.
Rétablissement du délit de séjour irrégulier
Dans une optique de dissuasion, Bruno Retailleau souhaite rétablir le délit de séjour irrégulier, supprimé en 2012. Cette mesure permettrait de doter les forces de l’ordre de pouvoirs d’enquête élargis pour lutter plus efficacement contre les filières illégales. Elle vise également à envoyer un signal fort aux passeurs et aux migrants potentiels sur la fermeté de la politique migratoire française.
Conscient que la lutte contre l’immigration clandestine nécessite une approche globale, le ministre de l’Intérieur plaide pour une coopération internationale accrue, notamment avec les pays voisins comme le Royaume-Uni. Il envisage de solliciter l’aide de Londres pour cofinancer un fonds d’indemnisation destiné aux habitants et aux entreprises locales ayant subi des dégradations liées à la crise migratoire. De plus, des discussions sont en cours pour renforcer les accords bilatéraux en matière de sécurité et de contrôle des frontières.
Ce plan ambitieux s’inscrit dans la volonté affichée par Bruno Retailleau de reprendre le contrôle des frontières et de réduire significativement l’immigration illégale en France. Si certaines associations de défense des droits des migrants expriment des réserves quant au rétablissement du délit de séjour irrégulier, d’autres acteurs saluent la détermination du gouvernement à s’attaquer aux racines du problème en ciblant les filières criminelles. La mise en œuvre de ces mesures sera suivie de près, tant au niveau national qu’international, pour évaluer leur efficacité et leur impact sur les flux migratoires.
